Le gouvernement Legault critiqué de toutes parts lors du Jour de la Terre

Rassemblement au parc de la Francophonie lors du Jour de la TerrePrès d'une centaine de personnes étaient réunies au parc de la Francophonie pour le Jour de la Terre. (Crédit photo : Simon Bélanger)

Environ une centaine de personnes étaient réunies au parc de la Francophonie pour souligner le Jour de la Terre. La foule qui était réunie a fait entendre ses doléances face à une multitude de décisions du gouvernement Legault, allant de la construction d’un troisième lien autoroutier à l’augmentation de la norme d’émission de nickel.

Simon Bélanger

Les gens rassemblés au parc de la Francophonie désiraient, par leur présence et leur discours, rappeler au gouvernement Legault, mais aussi aux dirigeants d’un peu partout, que l’urgence climatique est réelle.

Pour eux, il ne reste plus beaucoup de temps pour renverser la tendance, citant notamment le récent rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui indique qu’il reste trois ans pour limiter la hausse de la température mondiale et qu’il faut cesser d’augmenter l’émission de gaz à effet de serre.  

Même si plusieurs instances et dirigeants ont été visés, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a reçu une grande partie des critiques.

« Il y a deux mots qui me viennent en tête quand on parle du bilan de la CAQ en environnement : échec et médiocrité », a souligné dans un discours Anne-Céline Guyon, de Nature Québec, qui déplorait le bilan caquiste sur le dossier environnemental.

Elle a visé plusieurs ministres du gouvernement Legault : Benoît Charrette (Environnement), pour avoir affirmé que « le troisième lien va être bon pour lutter contre l’étalement urbain » et « qu’on ne peut en faire plus contre la crise climatique », François Bonnardel (Transports), pour avoir dit que « la densification est un effet de mode », et Pierre Dufour (Forêt, faune et parcs), « qui préfère couper des arbres plutôt que de protéger l’espèce en péril qu’est le caribou ».

Mme Guyon a aussi déploré la position de la CAQ sur l’augmentation de la norme de nickel et des « bâtons dans les roues » posés par les membres du gouvernement pour lutter contre le projet de tramway.

Elle a souligné que le fait que le gouvernement ait fermé la porte à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, c’était la victoire de tous ces groupes qui se sont battus pendant plusieurs années contre les différents projets présentés.

De son côté, Judy Coulombe, du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale, a affirmé que la crise climatique touchait davantage les femmes.

Elle a souligné qu’« en temps de crise, qu’elle soit économique, sanitaire, sociale ou environnementale, les conditions de vie et les droits des femmes sont particulièrement éprouvés ». Mme Coulombe a précisé qu’elles sont « plus nombreuses à vivre dans la pauvreté et la précarité ».

InnoVitam

Simon Parent, militant opposé à InnoVitam, anciennement la ZILE (Zone d’innovation Littoral Est), a aussi exprimé ses récriminations face au projet, qui se veut être une zone d’innovation technologique qui serait située en bordure du fleuve, entre les quartiers Maizerets et du Vieux-Moulin.

« À l’échelle provinciale, François Legault rêve de faire de la vallée du Saint-Laurent une Silicon Valley. Son gouvernement prévoit déployer, tout le long du fleuve Saint-Laurent, une vingtaine de zones d’innovation : des territoires techno-industriels servant à satisfaire les besoins d’une industrie 4.0 en pleine croissance. Attirer de nouvelles industries, continuer à exploiter le monde et exacerber les crises sociales et écologiques : voilà ce qu’est le rêve du Premier ministre », a déploré M. Parent dans un discours.

Un groupe d’étudiants du secondaire, rassemblés sous la bannière de la CEVES (Coalition étudiante pour un virage environnemental et social), était également présent au rassemblement, tout comme d’autres regroupements environnementaux, féministes et étudiants.

Québec solidaire

Plusieurs des personnes présentes arboraient des macarons aux couleurs de Québec solidaire. D’ailleurs, dans ce groupe, on comptait aussi les deux personnes qui désirent succéder à Catherine Dorion pour représenter le parti dans la circonscription de Taschereau. Étienne Grandmont et Madeleine Cloutier trouvaient tous les deux qu’il était important de se mobiliser et d’être présent à cet événement.

Étienne Grandmont croit qu’il faut « soutenir la lutte populaire, la lutte citoyenne, la lutte organisationnelle sur les changements climatiques. […] Il faut agir d’ici trois ans, il faut stabiliser nos émissions de gaz à effet de serre sans quoi on s’en va vers les scénarios climatiques les plus catastrophiques ».

Il déplore que le gouvernement Legault tient « beaucoup de paroles, beaucoup d’annonces, mais rien de concret qui fait vraiment changer les choses. […] On n’a pas l’impression qu’il veut vraiment s’attaquer au problème de l’urgence climatique ».

Son adversaire à l’investiture solidaire, Madeleine Cloutier, rappelle « qu’il faut agir vite et qu’il faut arrêter de niaiser avec la « puck ». On le sait, le rapport du GIEC dit qu’il nous reste trois ans pour faire revirer de bout à bout notre façon de consommer, notre façon de se déplacer ».

Elle déplore les décisions gouvernementales autour du transport, notamment « le troisième lien, une absurdité dans un projet social où on veut aller vers un meilleur environnement ».

Le rassemblement a pris fin alors que les participants étaient invités à écrire leurs rêves ou leurs frustrations à la craie sur le trottoir et dans la rue.

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