Des logements dans un ancien « salon de massage »

Le 40 Avenue Eugène-Lamontagne, où se trouvait autrefois un club échangiste.Le 40 Avenue Eugène-Lamontagne, où se trouvait autrefois un club échangiste. Photo : Gabriel Côté

L’immeuble qui accueillait autrefois Le 40 Club Privé, situé au 40 Av. Eugène-Lamontagne, a été vendu en novembre dernier à la compagnie immobilière Immeubles BCLD inc., qui convertira cet ancien salon de massage érotique en immeuble à logements. 

Par Gabriel Côté

Les travaux sont bien amorcés, et les propriétaires croient être en mesure de louer les quatre 3 ½ dès le mois de juillet. Le prix des loyers tournera autour de 1000-1200 $, nous a appris Félix-Antoine Bélanger, actionnaire de la compagnie Immeubles BCLD inc. 

« On a acheté ça pour le transformer, et franchement c’est un immeuble qui en avait besoin. On a tout refait à l’intérieur, il s’agit pratiquement d’une bâtisse neuve. Le prix des loyers inclura l’air climatisé et le stationnement », explique M. Bélanger. 

En acquérant l’immeuble, les nouveaux propriétaires ont récupéré tout ce qui s’y trouvait auparavant, mobilier y compris, en raison des circonstances de la vente.

« Le salon de massage a fermé à cause de la pandémie, et on a acheté l’immeuble tel quel, avec tout ce qu’il y avait dedans, un spa, un sauna, une espèce de structure en bois pour accrocher du monde, vous voyez le genre. On a essayé de revendre des trucs, mais c’était surtout des articles désuets », dit M. Bélanger. 

[Toutes les photos ont été prises par les nouveaux propriétaires avant les rénovations] 

Complications

Le groupe Immeubles BCLD inc. n’en est pas à sa première acquisition d’un bâtiment insalubre. Il y a quelques années, la compagnie a acheté une maison de chambre au 623, rue Saint-Vallier, aussi pour la transformer. « Il y avait 13 chambres très sales, se rappelle Félix-Antoine Bélanger. Ça prend des investisseurs prêts à remettre à neuf des immeubles qui en ont besoin, pour revitaliser la ville », fait-il valoir.

Or, M. Bélanger déplore que le système de la Ville soit trop rigide pour permettre aux investisseurs de faire de vraies améliorations sur les bâtiments qui en ont besoin. 

« Pour tous les travaux intérieurs, on n’a jamais eu de problème, ni sur Saint-Vallier, si sur Eugène-Lamontagne. Pour les façades, c’est une autre affaire. Les normes étaient tellement strictes pour les fenêtres sur Saint-Vallier que nous avons fini par laisser les vieilles installations en place. Sur Eugène-Lamontagne, on peine à obtenir les permis nécessaires, parce que la Ville n’approuve pas le modèle de rampe que nous voulons installer. La lenteur et la lourdeur du processus sont vraiment énervantes », dit-il. 

« En achetant à Limoilou, on s’était fait dire que c’était un secteur très permissif. Là, ça niaise tellement qu’on n’aura pas d’autre choix que d’aller faire une plainte directement au bureau du maire », ajoute M. Bélanger. 

Félix-Antoine Bélanger maintient toutefois qu’il ne se plaint pas pour se plaindre. « Même pour un petit projet comme le nôtre, la complexité du processus d’obtention de permis est tellement importante que ça ne pousse pas les petits entrepreneurs à apporter des améliorations aux divers bâtiments patrimoniaux. Nous avons même une architecte dans notre équipe et même pour elle, la démarche est fastidieuse. Imaginez pour un propriétaire occupant qui souhaite rénover son bâtiment! Il ne faut pas oublier que nous travaillons pour en tirer un certain revenu, mais les exigences et le zèle du Comité d’urbanisme et de la ville sont telles qu’il sera difficile de rendre un projet comme celui-ci rentable à court terme. C’est pourquoi de plus gros investisseurs préfèrent démolir des bâtiments complets afin de recommencer à zéro », conclut-il.

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