60% des étudiants locataires sont en situation de précarité financière à Québec

à louerCrédit photo : Sophie Williamson.

PHARE 2021, une vaste enquête sur la situation résidentielle des étudiants, révèle que le prix des logements étudiants à Québec connait la plus forte hausse enregistrée sur le territoire québécois, soit 6% en moyenne par année depuis quatre ans.

Le projet de recherche a été mené par l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) en partenariat avec 14 associations étudiantes et universités partout au Québec.

La situation à Québec

Le coût médian des appartements des étudiants à Québec est de 905$, soit 11,8% de plus que la médiane pour l’ensemble du parc locatif de l’agglomération, qui s’élève à 805$. En comparaison, sur l’Île de Montréal, le coût médian est passé de 893$ à 1120$, soit une hausse de 25,4%.

À Québec, la part individuelle moyenne de loyer assumée par les locataires étudiants est passée de 492$ en 2017 à 607$ en 2021, une hausse de 23,4%. Sur l’Île de Montréal, il s’agit d’une hausse de 17,6% (de 641$ à 754$).

Dans la ville de Québec, ce sont 60% des locataires étudiants qui allouent plus de 30% de leurs revenus à leur logement « alors qu’il est généralement admis que dépasser ce seuil est problématique pour la santé financière d’un ménage ».

Notons aussi que 60% touchent un revenu de moins de 20 000$ par année contre 3,9% qui touchent un revenu de plus de 50 000$.

À Québec, c’est 38,8% des locations étudiantes qui sont des 4 1/2 contre 15,9% pour les studios, 1 1/2 et 2 1/2.

Figure tirée du rapport PHARE 2021.
Figure tirée du rapport PHARE 2021.

Les étudiants : « le canari dans la mine du marché locatif »

Selon l’enquête, « en raison de ses déménagements fréquents, la population étudiante ne bénéficie pas des protections contre les hausses des loyers dont peuvent se prémunir les personnes qui occupent un même logement pendant plusieurs années ».

« Les étudiants sont en quelque sorte le canari dans la mine du marché locatif, affirme Laurent Levesque, directeur général de l’UTILE. Ce qu’on observe sur le marché du logement étudiant à Québec aujourd’hui, c’est ce qui attend tous les ménages de la région qui se chercheront un logement au cours des prochaines années. »

C’est pourquoi selon lui « il faut investir davantage dans le logement étudiant abordable pour lutter contre la précarité étudiante ». « Tout le monde y gagne », conclut Laurent Levesque.

Les chiffres au Québec

  • 26% de la population étudiante au Québec occupent un emploi de plus de 20h par semaine ;
  • 56,2% n’ont pas accès à de l’aide financière ;
  • 74,6% ne reçoivent pas d’aide parentale pour payer leur logement ;
  • 64,3% ne reçoivent pas d’aide parentale pour payer leurs frais de scolarité
  • 52% évalue son niveau de santé psychologique entre « très faible » et « moyen » et
  • 52% de la population étudiante affirme louer un logement parce que le domicile familial est trop éloigné.

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