Nickel : Lettre du petit Léon à Bruno Marchand

IncinérateurL'incinérateur en juillet 2021. Photo : Jean Cazes/Monquartier.quebec

Bonjour M. Marchand,

Je m’appelle Léon, je suis né dans le Vieux-Limoilou à l’été 2018. Mon Papi et ma Mamie sont venus rejoindre leur fille (ma mère) en 2014. On vit tous dans le quartier. Vous comprendrez donc que nous sommes inquiets de l’augmentation de la norme de nickel pour ma santé, celle de mes parents et celle des enfants du coin, vos concitoyens.

En jasant avec Papi, au-delà des conséquences sur ma santé, je me questionne sur l’impact d’une telle mesure et d’autres semblables (les poussières en provenance du port, les pesticides il n’y a pas si longtemps etc.). De nombreux scientifiques sonnent l’alarme pour ma survie sur Terre. Semble-t-il que la planète devrait passer au travers toute cette pollution, car elle l’a fait par le passé… mais peut-être pas moi. Alors, comment je pourrais croire que de telles aberrations apporteront quoi que ce soit de positif dans ma vie? Les adultes sont parfois durs à suivre. L’autre jour avec Papi, j’ai vu à la télé un homme important qui présidait une grande réunion sur notre survie. Il pleurait et s’excusait de ne pas avoir convaincu les autres hommes tout aussi importants qui y assistaient d’en faire plus pour la planète. Ça doit aller mal en tabarnouche comme dit mon Papi.

Je n’ai pas tout compris bien sûr, mais je pense que le moment est venu pour tout le monde de ne pas en rajouter sur le dos de notre grosse boule bleue. On doit plutôt la soulager pour mon bien et celui des autres enfants de ma garderie située près du port, de l’usine de papier, de l’incinérateur, etc.

Bien sûr, vous n’êtes pas dupe : un enfant de trois ans ne peut exprimer ainsi son inquiétude sur l’avenir, mais c’est à son Papi et aux adultes de ce monde d’agir maintenant pour eux. Peu d’impact pour Papi, il est vieux… mais pour Léon et ses amis de la garderie, je crois humblement que l’on doit adopter aujourd’hui, le « moins » dans nos vies. Moins de tout ce qui peut polluer l’air et la planète, moins de poussière en recouvrant les opérations du port, moins de camionnage, moins de rejet de toutes ces usines dans notre entourage. Gardons le « plus » pour l’amour et la sécurité qu’ils sont en droit d’attendre de nous.

Laissons à mon Léon et aux enfants la possibilité de se développer dans un Limoilou plus sain en prenant aujourd’hui les décisions qui selon toute vraisemblance auraient déjà dû être prises hier pour leur avenir.

Merci, M. Marchand, de la considération que vous accorderez à notre lettre.

Papi (Claude Rousseau) pour Léon, 3 ans, citoyen de Limoilou.

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