Le conseiller tout puissant

La division de la ville de Québec rendra la gouverne extrêmement complexe, il est vrai. Sur les enjeux, ce sera très compliqué. La ville est morcelée et n’est visiblement pas unie, certes. Mais, il y a une chose très positive sur le plan démocratique qui ressort de cette élection : votre conseiller(ère) devient primordial(e), même incontournable.

On s’est plaint du rouleau compresseur de Labeaume qui a réduit le nombre de conseillers municipaux (de 37 à 21) pour les transformer en quelque chose comme une machine muette et docile, destinée à le soutenir sans rechigner : c’est terminé. 

Tous les conseillers ont désormais un poids énorme. Ils peuvent en profiter pour paralyser la machine… où ils peuvent en profiter pour s’assurer une écoute attentive, pour faire des gains significatifs et, surtout, pour donner une voix qu’on n’entendait plus aux citoyens. C’est une très belle occasion à saisir. 

Il ne sera pas possible, en effet, d’ignorer toujours et complètement ce que les citoyens voudront localement. Il faudra, toujours, trouver des compromis, un équilibre, chercher à négocier et à respecter ce qui se dira, localement. Ce n’est pas la première fois que l’on vit cela à Québec, puisque Jean-Paul L’Allier a eu l’habitude des conseils minoritaires (de mémoire, il a passé la moitié de sa carrière politique en minorité au conseil). Mais, jamais dans un contexte aussi ciblé que celui-ci, aussi finement local.

Profitons-en!

Pas pour faire du trouble, pas pour mener des guerres entre nous, mais pour mettre en valeur les volontés locales. Vous vous dites peut-être : « comment on fait ça? » Ce sera la preuve qu’on a perdu l’habitude…

Les conseils de quartier prennent ainsi de l’importance, tout comme les groupes citoyens qui défendent des intérêts locaux, qui luttent contre les changements climatiques ou la qualité de vie. On devra vous écouter. Évidemment, parce que c’est une ville morcelée et fragile, ce sera compliqué. Mais, on pourrait collectivement en tirer profit. Il faudra nouer des alliances, discuter ensemble des enjeux… c’est même stimulant!

En cela, le maire aura un rôle majeur, c’est certain. Mais, j’y vois plutôt une occasion de s’extirper des gouvernes toutes puissantes. Tout ne repose pas sur la mairie, tout ne doit plus reposer que sur la mairie. Labeaume est parti, changeons les paradigmes! La ville de Québec peut devenir un lieu où la démocratie prend une vigueur inouïe. Pourquoi pas?

Évidemment, ça, c’est la vision positive du potentiel qui se trouve devant nous. J’essaie de nous motiver collectivement, à encourager la participation locale puisque cette occasion unique donnera des oreilles attentives au sein de l’administration municipale. Rien ne sera facile, je sais. Le tramway va nous brasser la cage, le troisième lien aussi. Idem pour les grands projets d’aménagement, pour la ZILE (zone d’innovation du littoral Est), pour la circulation, la pollution, le réchauffement, etc. C’est vrai. Je ne suis pas en train de dire que ce sera un long fleuve tranquille. Ce sera tumultueux et compliqué. 

Mais, il est bien possible qu’on s’habitue rapidement à une démocratie vigoureuse… 

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