Le candidat mandchou

David Lemelin présente sa chronique Droit de citéDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Depuis des semaines, je reviens avec cette observation concernant l’évident enrobage de communication de la candidature de Bruno Marchand. Ça sent la ligne de com à plein nez, disais-je. Quand il parle, j’entends le vide de la réflexion masqué par une préparation méticuleuse des stratèges. Tout est calculé : au début de la campagne, on va le faire promener en souliers de course et en t-shirt, ça fait frais et décoincé. Puis, plus tard, quand il sera en bonne position, on lui fera mettre une cravate, pour faire sérieux. Les lunettes aussi, parfois, pour faire intelligent.

C’est comme un numéro de cirque. C’est répété et bien mené. On attend le cerceau et le feu.

Déjà, on sait que son équipe compte de nombreux conseillers et stratèges en communication, qu’il y a chez eux une proximité avec l’agence TACT (sa candidate dans Cap-aux-Diamants en provient et elle a été lobbyiste-conseil pour GNL Québec en 2020) et qu’il reçoit des appuis de gens qui viennent, Ô quel hasard!, de firmes de lobbyistes, habitués aux coulisses du pouvoir. D’ailleurs, il faudrait dire à l’experte de chez TACT qui commente les performances des candidats dans le Journal de Québec qu’elle a la subtilité d’un républicain derrière Trump…

Dernier geste de com spectaculaire : 32 personnes s’unissent pour soutenir Marchand. Leur argument? « La vision de Bruno Marchand s’avère audacieuse, volontaire et taillée sur mesure pour répondre aux défis qui sont les nôtres ».

Honnêtement, je me suis étouffé tellement c’est fort en café. Le choix des mots est important en com. Ce qu’on veut que vous pensiez, c’est qu’il est audacieux, volontaire et prêt pour nos défis. 

Sauf que depuis le début, il montre EXACTEMENT le contraire. 

AudacieuxVolontaire? Il n’a pas pris position sur le troisième lien autoroutier. Et en fin de parcours, il valse-hésite sur le tramway. Vous appelez ça audacieux? Ce n’est pas le mot qui me vient à l’esprit. « Taillée sur mesure » pour nos défis? Mais non! Il rejette les deux manières de prendre les changements climatiques et l’aménagement du territoire de front en hésitant pour le tramway et le troisième lien. Sa vision, c’est l’extrême-centrisme, une non-position qui consiste à éviter la chaleur. Un leader, ça montre la voie, disais-je…

Pourquoi ne pas avoir choisi les mots qui conviennent pour le décrire? Sa candidature est rassurante et conventionnelle. Il va faire « comme on fait tout le temps », pour reprendre Amonbofis dans le film de Chabat.

Je n’annonce pas une catastrophe, loin de là. La fonction publique à Québec est trop compétente pour laisser dérailler l’institution. En revanche, pourquoi les lobbyistes semblent enjoués à la vue de sa candidature? 

Pourquoi? Parce qu’il est le candidat idéal. Il se présente bien, il est positif et il ne connait rien à la politique, l’économie et les affaires municipales. C’est parfait! On pourra lui dire quoi faire et comment le faire. Et ses stratèges de com nous diront que c’est de lui que ça vient. 

Comme dans un numéro appris par cœur.

1 commentaire sur "Le candidat mandchou"

  1. C’est incroyable à quel point ce gars là est vide vide vide

    Des slogans, des promesses relevant d’un autre palier de gouvernement et pas de chiffres sur ses promesses

    Vivement le 7 novembre pour que Québec Forte et Fière soit reléguée aux oubliettes de la politique municipale

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