La défaite et puis après

La défaite est douloureuse, certaines plus que d’autres. La mienne, on la voyait venir. Psychologiquement, elle occupait une case dans notre cerveau pendant la campagne. En 2013, Labeaume était à son plus fort, il promettait le retour des Nordiques. J’ai fait 24% dans un contexte comme celui-là.

Pour Jean Rousseau, c’est plus cruel. Il a été le meilleur dans la plupart des débats, il a fort bien défendu les intérêts de son district. Puis, la défaite arrive. Il récolte des miettes, malgré un travail acharné. Il termine la course avec des dettes (je présume) et un parti qui meurt entre ses mains. On voit mal, en effet, comment Démocratie Québec pourrait survivre à pareil résultat électoral.

La défaite est lourde, cruelle, mais je le pense assez serein, je crois. Il pourra passer à autre chose, en sachant qu’il a néanmoins donné le meilleur de lui-même.

Pour Marie-Josée Savard, évidemment, c’est le pire du pire. Personne n’a vécu ce qu’elle a enduré : être mairesse deux heures, puis disparaitre du paysage politique. Si la cruauté politique avait une définition, ce serait celle-là : un poignard au cœur qu’on vous retire, en souriant. J’ai trouvé certaines remarques ignobles d’internautes qui se réjouissaient de son malheur…

Oui, la défaite, c’est extrêmement dur, même si en se lançant en politique, on sait à quoi on s’expose. Mais, accueillir et accepter la défaite, quand on est si près du but, c’est terrible, surtout avec l’énergie et les efforts consentis. Personne ne peut savoir, à moins de l’avoir fait, ce que c’est que de faire campagne à la mairie : c’est colossal la quantité d’énergie que ça gruge, la pression psychologique que vous subissez, la tension, le stress, c’est inouï. La seule préparation à un débat exige tant qu’on peut la comparer à une épreuve olympique. Imaginez, on leur en a demandé 15. C’est carrément fou!

Aujourd’hui, je rends hommage et salue les candidats défaits, dans les districts et à la mairie. Toutes et tous. Particulièrement les candidats à la mairie. Je veux saluer votre engagement, votre courage, votre ténacité et le don de soi motivés par amour, essentiellement, pour cette ville, notre ville, que nous aimons, que nous adorons. Je vous rends hommage, Jean Rousseau et Marie-Josée Savard, et je salue également l’engagement de Jean-François Gosselin, Jackie Smith et Bruno Marchand. Avec la chefferie, vous vous imposez un fardeau énorme, vous vous exposez à la critique, aux joies et aux peines, malgré tout.

Alors oui, mes hommages. Je peux être très critique moi-même, mais ça n’enlève pas le fait que je comprends ce que vous vivez. Et les gens ne se rendent pas forcément compte de tout ce que ça implique. 

Enfin, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée particulière pour celle qui aura été, en somme, victime d’une idiote course d’orgueil médiatique. Personne ne peut, malgré ça, vous enlever le sens de l’engagement que vous avez, Madame Savard. 

Vous, vous l’avez fait. C’est tout en votre honneur.

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