Tramway : Marchand et Gosselin accusent Marie-Josée Savard de manquer de transparence

La question de la transparence de l’administration municipale a échauffé les esprits dans candidats à la mairie vendredi matin, au lendemain d’un débat dans lequel Jean-François Gosselin a demandé à Marie-Josée Savard de rendre publique une série de réponses envoyées jeudi par la Ville de Québec au ministère de l’environnement relativement au projet de tramway.

Par Gabriel Côté

Même si elle estime qu’il « faut être transparent chaque fois que la chose est possible » et qu’elle est sur le comité directeur qui a transmis des réponses au gouvernement à propos des trois options qui sont étudiées pour une portion du tracé du tramway sur René-Lévesque, Marie-Josée Savard a fait valoir que ce n’est pas à elle de prendre la décision de rendre ces réponses publiques.

« C’est vrai que je suis membre du comité directeur, mais je ne suis pas le comité directeur. Quand une décision se prend, ce n’est pas à Marie-Josée Savard de dire : ‘’ok, allez-y’’, c’est l’affaire de tout le comité », a déclaré la candidate à la mairie.

La dauphine de Régis Labeaume a ajouté qu’en raison de la campagne électorale, elle n’a pas assisté aux deux dernières rencontres du comité directeur, et qu’en conséquence, elle n’est pas au courant des réponses qui ont été transmises au gouvernement.

« L’objectif n’est pas de cacher des réponses, c’est un processus qui est en cours. Il faut voir maintenant ce qui va ressortir de ça dans les discussions du bureau de projet avec le ministère de l’environnement. Si vous me demandez à moi si je peux transmettre les réponses, et bien je n’ai pas ces réponses-là. »

Enfin, Mme Savard considère qu’il n’est pas de toute nécessité de rendre ces réponses publiques avant le 7 novembre, et que ces échanges entre la Ville et le ministère font partie d’un processus qui suit normalement son cours, indépendamment de l’élection municipale.

Marchand accuse Savard de manquer de leadership

Selon le chef de Québec Forte et Fière, en ne rendant pas ces réponses publiques, Marie-Josée Savard se déresponsabilise. Il l’accuse notamment de « se cacher » derrière des comités et des instances.

« Un véritable leader diffuse l’information même quand ce n’est pas facile, même quand c’est complexe (…). Un véritable leader monte au front et participe au débat, pour ouvrir le dialogue, pour rallier, pour rassembler, pour convaincre. Un vrai leader accepte son imputabilité, comprend son importance, et l’assume. Le manque de leadership de Mme Savard, ce n’est pas ce dont Québec a besoin. Québec mérite certainement mieux », a lancé Bruno Marchand.

Ensuite, M. Marchand n’est pas convaincu par l’argument de Marie-Josée Savard comme quoi ces réponses ne sont pas importantes pour les électeurs.

« Les électeurs décideront. Peut-être que ce n’est pas du tout important, peut-être que c’est très important pour eux. Ce n’est pas à l’élu de décidé de ce dont les citoyens ont besoin pour juger d’une situation », a-t-il tonné.

Enfin, le chef de Québec Forte et Fière n’est pas certain non plus que Mme Savard ignore vraiment la teneur des réponses qui ont été transmises. « C’est la numéro deux de la Ville », s’est-il contenté de glisser, en ajoutant que s’il était maire, il rendrait ces réponses publiques.  

Gosselin considère que les citoyens ont le droit de savoir

Quelques minutes plus tard, ce fut le tour de Jean-François Gosselin de s’en prendre à Marie-Josée Savard. M. Gosselin estime qu’il est nécessaire de rendre ces réponses publiques pour éviter de répéter des erreurs commises dans le passé.

« Les citoyens ont été bernés en 2017, alors que l’administration sortante a caché ses intentions à propos du projet de tramway. On ne va certainement pas rejouer dans un vieux-film, Mme Savard doit rendre publique les réponses qui ont été transmises au gouvernement concernant le tronçon sur René-Lévesque. Quel sera l’impact sur les arbres ? Quels seront les impacts aussi sur la circulation ? Les automobilistes pourront-ils continuer à circuler sur deux voies, ou est-ce que ce sera un sens unique, une voie partagée ? Les citoyens ont le droit de savoir », a expliqué le chef de Québec 21.

Comme M. Marchand, M. Gosselin considère que l’attitude de Marie-Josée Savard témoigne d’un « manque de transparence et d’un manque de leadership ». Il croit en outre qu’il serait important que les citoyens disposent de ces informations avant d’aller voter le 7 novembre. Au passage, il remarque que ce n’est pas une opération d’une grande complexité.

« On n’est pas obligé de mettre un timbre sur un courriel, ce n’est pas vraiment compliqué, ça pourrait se faire relativement rapidement », a-t-il glissé.