Qu’est-ce qui fait courir Yannick Cimon-Mattar?

Yannick Cimon-MattarYannick Cimon-Mattar. Photo : Courtoisie, Magalie Massey

Bien connu dans le milieu culturel, l’entrepreneur Yannick Cimon-Mattar a toujours la tête bourrée de projets.  

Cet autodidacte créatif qui a la bougeotte habite Limoilou depuis une dizaine d’année, mais il est surtout le directeur général de l’entreprise « Lepointdevente.com ». Impliqué dans plusieurs projets en parallèle, Yannick a profité récemment d’une rare heure de diner libre pour nous entretenir de son parcours. 

Parle-nous un peu de toi, tu viens d’où et tu fais quoi au juste?

Je suis originaire de la Haute-ville de Québec, plus précisément du quartier Saint-Jean-Baptiste et je demeure encore très attaché à ce secteur. Mon père est un authentique franco-ontarien, mais nos ancêtres venaient à l’origine du Liban, semble-t-il. Je n’y suis par contre malheureusement jamais allé. J’ai 41 ans et je suis en couple avec l’illustratrice Marie-Lise Leclerc. Nous avons un garçon de deux ans, Joseph, que je me fais toujours un devoir d’aller porter en vélo à la garderie. Je suis aussi accessoirement le directeur général de l’entreprise lepointdevente.com et je démarre aussi un site de villégiature dans Charlevoix dont le nom est « Territoire », en compagnie de trois autres investisseurs et amis. 

Qu’est-ce qui t’a amené à faire ce que tu fais aujourd’hui et à lancer des projets comme Lepointdevente.com et celui que tu viens de nommer? Quelles ont été tes influences?  

Ma famille a été importante. J’ai eu un peu d’influence de mon père, qui a maintenant 64 ans. Il est menuisier-ébéniste et il a toujours eu son commerce. Celui-ci existe toujours d’ailleurs et se nomme l’Atelier du Meuble Environnemental (AME) et il est toujours localisé dans Saint-Jean-Baptiste. De son côté, ma mère est à la retraite et elle a travaillé dans un CPE longtemps. Elle aimerait bien que les augmentations salariales pour les éducatrices soient rétroactives (rires).  

Peux-tu nous expliquer brièvement ce qui t’as amené à créer une entreprise qui est devenue une référence comme Lepointdevente.com?

Au départ, j’organisais des spectacles durant mon passage à l’école secondaire. À force d’en produire, j’ai démarré une première entreprise dont le nom était les productions « Get a room ».   Après mon secondaire, je me suis inscrit au cégep, mais comme j’avais un certain élan pour organiser des événements, j’ai décidé de foncer et de ne faire que ça à temps plein. Je ne le regrette pas, mais j’avoue que j’étais un peu naïf de croire que j’aurais toujours le temps pour aller à l’école. Finalement, avec le recul, je n’y suis jamais retourné. À l’époque, je produisais des spectacles et je travaillais en plus chez le disquaire Platine, alors j’étais très occupé. J’aimais beaucoup ce travail en magasin de disques. Ça me permettait de parler avec les gens et de constater ce qu’ils aimaient et ce qu’ils achetaient. Le Web existait déjà à l’époque, mais son importance était beaucoup moins grande que maintenant. Nous utilisions tous les moyens du bord pour promouvoir nos événements.

Te souviens-tu du premier spectacle que tu as organisé? 

Oui, bien sûr, c’était le 31 mai 1997 et les artistes étaient les groupes X large et Pure Random. Ça se passait au sous-sol de l’église Saint-Jean-Baptiste, sur la rue Saint-Jean.

Tu as aussi été impliqué assez longtemps dans le festival Envol et Macadam non? 

J’ai collaboré à Envol et Macadam à partir de 2001, avec Simon Gaudry qui demeure toujours en charge de ce festival et qui demeure un de mes associés dans Lepointdevente.com. On peut dire que j’ai contribué au développement du festival, même si je n’y suis plus lié aujourd’hui.  J’ai de très bonnes relations avec eux car nos bureaux sont connexes. 

Comment vous est venu l’idée de Lepointdevente.com? 

Nous étions à la recherche d’un système efficace et performant pour vendre les billets pour nos spectacles et personne ne nous offrait ce que nous recherchions. Nous considérions que les frais de service étaient beaucoup trop dispendieux en 2010. En plus, on ne pouvait pas être autonomes et programmer nos événements nous-mêmes à cette époque, ce qui multipliait les intermédiaires inutilement. Bref, nous avions besoin d’une solution technologique convenable et il n’y en avait pas alors nous en avons créé une. 

Qui étaient les fondateurs de l’entreprise? 

Moi-même, Simon Gaudry et notre autre partenaire, Martin Coutu, qui possède une formation de programmeur informatique. Au cours de nos discussions, Martin nous a fait comprendre que nous pourrions faire nous-mêmes pratiquement tout ce dont nous avions besoin. Tous les trois, nous avions des buts et des valeurs similaires et, comme on s’entendait bien, nous nous sommes lancés. Notre entente est demeurée, à ce jour, très cordiale, puisque nous sommes encore là tous les trois. 

Il existait déjà des concurrents dans ce domaine et ils n’ont pas dû apprécier que vous offriez une alternative aussi évoluée et performante?

Sans blague, je ne sais pas. On ne s’est jamais vraiment soucié de ce que faisait la concurrence. Nous avons fait ce que nous voulions. On ne voulait pas reproduire ce que faisaient les autres, mais plutôt répondre à notre besoin et offrir à d’autres d’en profiter.

Il semble que ces autres étaient nombreux et avaient le même besoin que vous, puisque vous êtes pratiquement devenus incontournables dans le domaine n’est-ce pas?

Je crois qu’on peut dire ça avec le recul, mais au départ ce n’était pas évident. Nous avons tenu bon et notre solution s’est imposé tranquillement. 

Lepointdevente.com ne fait pas que vendre des billets de spectacle n’est ce pas? 

En effet, en plus de la vente de billets, nous faisons aussi rayonner toutes sortes d’événements comme des cours de yoga, le carnaval et des expositions dans des musées. Nous collaborons donc avec des milliers d’événements chaque année. De différentes façons. 

Pour faire tout ça, vous avez combien d’employés?  

Présentement, nous sommes vingt employés au bureau de Québec et trois du côté de Montréal. 

D’après ce que tu nous mentionnais plus tôt, Ce ne sont pas tes études qui t’ont amené où tu es?

Non, dans le fond je ne détiens qu’un secondaire 5 et je mentionne toujours en riant que je n’ai jamais envoyé de CV de ma vie. Mes différentes expériences m’ont appris beaucoup de choses et je suis la preuve que c’est possible de réussir sans faire de grosses études. Je dois par contre avouer que, parfois, je considère qu’il me manque quelques notions pour bien comprendre certaines choses. Je réussi toujours à me débrouiller, mais si jamais ça m’est possible dans le futur, j’aimerais suivre des formations dans certains domaines. 

Pourquoi aurais-tu besoin de retourner aux études?

Nos affaires progressent et comme je suis le directeur général,  je suis en quelque sorte imputable du travail de tout le monde. Parfois je considère qu’il me manque des connaissances pour encadrer plus efficacement toutes nos opérations. Par exemple, je fais quoi si l’entreprise triple son chiffre d’affaires en quelques années car nous ne sommes pas prêts à ça et que c’est mon rôle de prévoir.  Sans retourner à temps plein aux études, il y a de très belles formations qui existent et qui pourraient m’aider à mieux gérer l’entreprise alors c’est dans cette direction que j’aimerais aller. 

Quels sont vos projets au pointdevente.com? 

Nous avons présentement un projet de refonte technologique et de mise à niveau pour poursuivre notre croissance. Nous avons un beau produit et nous voulons l’amener à son plein potentiel, alors il faut avoir les outils pour le faire. 

Tu es aussi très impliqué dans ce projet « Territoire » de camping dans Charlevoix, en quoi ça consiste? 

Encore une fois il s’agit d’un projet qui propose une solution à problème que j’éprouvais depuis longtemps comme amateur de camping. Je trouvais que les emplacements qui m’étaient proposés ne comptaient souvent que trois ou quatre arbres et que l’espace y était trop exigu. En tant qu’adepte de camping à la bonne vieille tente, je ne retrouvais jamais la quiétude à laquelle j’aspirais dans la plupart des campings que je visitais. Je voulais un endroit plus sauvage et c’est comme ça que le territoire est né.  Nous essayons de réduire les irritants pour les campeurs comme moi afin de rendre leur expérience intéressante. Notre « territoire » dispose de 34 places et de 5 refuges qui sont tous équipés de cuisines communes. C’est vraiment un endroit paisible. 

Es-tu seul dans ce projet ou as-tu d’autres partenaires? 

Non, je me suis associé avec trois autres gars pour lancer le projet, Marc Barberio, Marc-Antoine Pouliot et Pierre-Cédric Labrie qui sont tous les trois des joueurs de hockey professionnels.   

Qu’est-ce qui t’as amené à rencontrer ces gars-là? 

Je les ai connus parce que je suis gardien de but à mes heures et on m’a demandé d’aller faire une pratique dans le cadre de leur entrainement estival. Je les ai connus à cette occasion et depuis, nous sommes devenus des amis. 

Tu as récemment été la vedette d’une publicité pour le véhicule Taos de Volkswagen, comment diable un urbain comme toi en est-il venu là? 

J’ai simplement reçu un appel, car quelqu’un leur avait suggéré mon nom. Les responsables cherchaient des gens qui avaient des projets inspirants et respectueux de l’environnement et il faut croire qu’ils ont aimé ce que nous faisons. Ce fut une très belle expérience, mais il a quand même fallu deux jours complets de tournages pour boucler le tout. Le concept de cette pub consistait à remettre les clefs du véhicule à une autre personne pour qu’elle fasse son bout de chemin. 

En vitesse

Depuis combien de temps demeure-tu à Limoilou? 

Depuis 10 ans.  

Il manque quoi dans le quartier selon toi? 

Pas grand-chose, je trouvais qu’auparavant il nous manquait une librairie mais depuis que nous avons la librairie Morency, ce n’est plus le cas, alors tout est ok.  

Ta rue préférée c’est laquelle? 

Comme j’ai grandi en Haute-Ville, je dois avouer que c’est la Rue Saint-Jean qui demeure ma favorite, car on y trouve vraiment tout et elle est très vivante.

L’environnement en quoi est-ce que c’est une priorité pour toi? 

 C’est simple, tout en découle. Le but de tout le monde, moi le premier, c’est de vivre heureux, mais c’est important de respecter les autres. Nous avons seulement une planète et il faut y faire attention. 

 Justement, tu te déplaces comment?

  J’essaye de me déplacer en vélo autant que possible. Je me sers de mon auto pour aller jouer au hockey deux fois par semaine, mais j’avoue que je me sens un peu coupable à chaque fois.  

Tu fais quoi pour te détendre? 

Du snowboard avec des amis quand j’en ai le temps. 

Dans le futur, tu aimerais faire quoi? 

Ralentir un peu et prendre le temps de vivre un peu plus et éventuellement demeurer dans Charlevoix quand mon fils commencera son primaire.

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