Les oiseaux ivres : Destins croisés

Une image tirée du film Les oiseaux ivres.Une image tirée du film "Les oiseaux ivres". Photo : Courtoisie

Si la pandémie nous a appris une chose, c’est bien à quel point nos destins sont tous interreliés. Dans ce deuxième long métrage du couple formé de Sara Mishara, scénariste et directrice photo, et d’Ivan Grbovic, scénariste et réalisateur, les histoires, les quêtes et les destins se frôlent, d’abord doucement, puis avec fracas.

Par Julie Bourassa

La quête de Willy (interprété par Jorge Antonio Guerrero) pour retrouver Marlena, son amour perdu, le mène du Mexique au Canada, où il se fait engager comme travailleur saisonnier à la ferme de Julie et Richard (interprétés par Hélène Florent et Claude Legault).

Dès le départ, les tensions sont palpables dans la famille qui accueille ces travailleurs, qui eux mêmes, portent leur propre histoire, loin de chez eux. Ce thème des conditions de vie des travailleurs saisonniers devient rapidement un contexte plutôt que le sujet principal du film. Les images du Mexique et du Québec s’entremêlent comme un tout à la fois harmonieux, mais si différent, toujours baigné dans une lumière chaude de début et de fin de journée.

Avec peu de dialogues, majoritairement en espagnol (avec sous-titres en français), le film parle par ses images poétiques où le réalisme et l’onirique se mêlent sans gêne. Le spectateur a toute la place pour deviner les émotions et trouver ses propres réponses. En entrevue, le réalisateur parle du côté énigmatique du film en ces mots : « En effet, les scènes du film forment un peu les différentes parties d’un casse-tête. Elles ont leur place spécifique et un sens : elles s’emboîtent, mais leur ensemble n’offre pas de solution absolue ni ne résout d’énigme, sauf peut-être de confirmer l’étrange beauté des coïncidences et l’absurdité du destin. ». C’est probablement ce qui fait qu’après 1h45, je n’étais toujours pas rassasiée de toutes les possibilités de cette œuvre où plusieurs thèmes majeurs sont effleurés et auraient pu, en eux-mêmes, faire l’objet de leur propre film. 

Hélène Florent et Claude Legault, fidèles à leur réputation, donnent vie à ce couple d’agriculteurs avec humanité et sensibilité et livrent tous deux des performances touchantes, toutes en retenu.

Les oiseaux ivres a été choisi par un comité pancanadien pour représenter le Canada aux Oscars dans la catégorie du meilleur film international. En cette fin de semaine de pluie annoncée, c’est le moment idéal pour aller à la rencontre de ces destins croisés dont nous pourrons suivre le parcours auprès des plus grands.

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