Les bouchons sur Dorchester

Autobus articulé qui tourne sur la rue DorchesterUne vue de l'intersection Dorchester et Charest Est, le 10 août. Photo : Suzie Genest/Monquartier.quebec

La rue Dorchester est assez désagréable ces temps-ci.

Par Georges-Albert Beaudry

Vraiment, ça n’a jamais été une rue pour les natures contemplatives : en temps normal, les chars roulent vite, on est toujours arrêté pour « attendre le piéton », c’est bruyant ; je ne vous apprends rien, je m’en fous, ce n’est pas mon but.

Mais ces jours-ci, étole que c’est désagréable. 

Toute la journée, il y a des bouchons. Et le soir… le soir c’est bruyant en simoniaque.

J’étais chez une amie qui demeure près de Dorchester, hier soir. Ce qu’on faisait ? Petite soirée normale sur Dorchester, comme on dit : on buvait du vin et on portait des bouchons. Mon amie a les oreilles sensibles, elle fait souvent des acouphènes parce qu’elle trainait, adolescente, dans les spectacles de « heavy métal » – c’est une âme sensible aussi, peut-être que vous la connaissez.  

Pour masquer les bruits ambiants, elle a recours à un procédé original. Elle fait gricher bien fort sa radio, elle appelle ça du « bruit blanc ». Je vous le dis, avec des bouchons et le bruit blanc dans le piton, on n’entend presque plus les travaux de la Ville. Mais forcément, pour s’adresser la parole, il faut se crier après. 

Ne vous en faites pas pour mon amie, elle écoute du « heavy métal » comme je vous disais, alors elle est habituée de crier. Moi, j’ai un peu mal à la gorge ce matin. Est-ce que je devrais aller me faire tester ? 

Je n’imagine pas les pauvres qui essaient de dormir dans ces conditions. 

Ce ne serait pas si mal, si en sortant de chez eux et en allant vers des rues moins bruyantes, ils n’avaient pas à enjamber les déchets – ils ont été redirigés eux aussi – et à se retenir pour ne pas glisser sur les masques qui recouvrent les trottoirs. 

Je ne suis pas du type entreprenant, mais cette incursion sur Dorchester m’a donné l’idée d’un programme : « Parainer un résident du quartier Saint-Roch ». Il s’agirait de prendre chez soi un de ces malheureux, de donner à chacun un endroit pour faire la sieste. 

Je laisse le soin aux candidats des élections municipales d’en faire un engagement et de chiffrer le tout. 

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