Le Far West électrique

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Ça fait une couple de fois que je le mentionne, mais je trouve que plus ça va, plus les pistes cyclables deviennent un sacré foutoir.

J’y roule fréquemment et chaque fois, c’est à une immersion accélérée dans un futur inquiétant que j’ai droit. Le nombre et la variété des véhicules que je croise est hallucinant.

Je rencontre des unicycles, des vélos, des trottinettes et des motos, tous électriques qu’ils sont. Je croise aussi parfois des skateboards à batterie, sans oublier ces voiturettes pour vrais et faux handicapés qui viennent en toutes sortes de formats.

Certains de ces étranges moyens de transport ont souvent l’apparence de véritables motos ou autos et circulent à grande vitesse. À travers tout ça, il y a bien sûr une majorité de vélos à pédales et de patins à roues alignées. 

Ça fait que le nombre et le type de véhicules qui empruntent les voies cyclables – chacun circulant à sa propre vitesse – est assez incroyable.  Sur le bord de la rivière Saint-Charles à Limoilou, je croise parfois des loustics qui passent avec leur épicerie sur des karts électriques en écoutant du Steph Carse à tue-tête, c’est bien pour dire…

Récemment une de ces douteuses voiturettes a même failli emboutir ma fille et ses deux amis dans une courbe près du nouveau pont de la Tortue. Le type, sans doute pressé d’aller acheter son steak haché chez Maxi à Vanier, filait à vive allure et n’a pas pris le temps de vérifier si les enfants allaient bien après les avoir invectivés et semoncés de son klaxon. Le véhicule en question, souvent aperçu sur les pistes cyclables du coin, s’apparente plus à une mini voiture qu’à autre chose.  

Tout ça pour dire qu’à mesure que les usagers augmentent, il devient peut-être important de gérer tout ça. Présentement ça ressemble un peu au Far West notre affaire et ça nous prendrait peut-être un shérif pour faire du ménage, pour paraphraser Denis Coderre. Il vaudrait mieux définir davantage ce qui a le droit, ou pas, de se retrouver sur une piste cyclable. Presque tout ce qui ne fonctionne pas à essence et qui n’est pas immatriculé y a présentement droit de cité à ce que je vois. Pourtant, certains vélos à assistance électrique que je croise circulent plus vite que bien des voitures dans nos rues. 

Mon sens de l’anticipation, digne de celui de l’empereur Palpatine dans Star Wars, me dit qu’avant longtemps on risque de se retrouver avec un beau problème sur les bras. À mesure que le trafic augmentera sur nos voies cyclables, il m’apparait inévitable qu’il y surviendra aussi plus d’accidents. Une question à un million me vient donc en tête. Qui indemnisera les éventuelles victimes d’un crash entre deux conducteurs de vélos électriques qui pètent le point 08? Sur la route, quand un cycliste ou un piéton est frappé par une voiture, il est indemnisé par la Société d’assurance auto du Québec (SAAQ). Sur une piste cyclable, c’est pas mal le néant à ma connaissance. Alors, finalement, à bien y penser, c’est peut-être bien beau le progrès et l’électrification des transports, mais des fois je me dis que les choses étaient plus simples dans le bon vieux temps, quand tout le monde prenait son char pour circuler. 

 

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