Manon Massé : « Il est grand temps de tuer le colon en nous ! »

vigileCrédit photo : Sophie Williamson.

Hier après-midi, durant la fête du Canada, la couleur à l’honneur était l’orange à la place Jean-Béliveau où avait lieu la marche et la vigile en mémoire des enfants disparus, des survivants des pensionnats et de leurs descendants. 

Rassemblement sous le signe de la tradition autochtone 

L’évènement a débuté par une pièce au tambour du groupe Atikamekw « Nothern Voice » suivi d’une prière d’ouverture en wendat par Sabryna Godbout de la nation huronne-wendat. Cette prière consiste à prendre le temps de remercier tous les éléments de la création. « Elle nous rappelle d’être dans un seul même esprit », souligne Sabryna Godbout. 

« C’est important aujourd’hui que les gens allochtones [terre d’ailleurs] vous réfléchissiez à la façon dont vous voulez être des alliés des premières nations et non pas des sauveurs, pour amener la décolonisation de la pensée », poursuit-elle avant de débuter la prière qui remercie les arbres, les animaux, mais surtout « celui qui est au ciel, le créateur ». 

Après la marche, les participants se réunissait pour la vigile, introduite par un chant traditionnel au tambour de Keyera Gros-Louis en mémoire des enfants. Mlle Gros-Louis présenta ensuite une composition personnelle de style pop, en anglais.

Des discours qui en appellent à la responsabilisation 

Rémy Vincent, grand chef du Conseil de la Nation huronne-wendat, débutait les allocutions en soulignant que le but de la rencontre est de « commémorer le courage des enfants ».

« La vérité a été découverte, poursuit-il, et il faut travailler ensemble pour que plus jamais des horreurs comme celles que nous avons découvertes ne se reproduisent. »

Régis Labeaume a de son côté récité un poème qui terminait par un grandiloquent : « À vos pelles Canadiens ! Assumez au nom du respect. Ayons soif de dignité. »

« C’est pour ça qu’il est le maire de Québec : il fait partie des alliés », réagissait Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

Martin Ouellet, leader parlementaire du Parti Québécois, souligne « l’avancement sur le chemin de la réconciliation », mais ce qu’il revendique comme une « alliance pour une meilleure humanité » ne semble toutefois pas gagnée d’avance. « La montagne de la vérité n’a pas fini de grandir », annonce-t-il.

Manon Massé, porte-parole de Québec Solidaire, a aussi rappelé que le rassemblement vise à « honorer, témoigner et se rappeler des enfants ». 

«On a envie de dire c’est assez ! Nous le savions, mais nous fermions les yeux. Il faut tenir les yeux grands ouverts et prendre nos responsabilités. Nos gestes, paroles, préjugés et biais tuent trop de vies encore. Il faut reconnaitre notre passé colonial et le détruire », déclare-t-elle, sous un tonnerre d’applaudissements. 

Commentez sur "Manon Massé : « Il est grand temps de tuer le colon en nous ! »"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.