L’hygiène naturelle infantile : une approche alternative aux couches

Ariane Blais-Lacombe avec Joseph et Zoé.Ariane Blais-Lacombe avec deux de ses enfants, Joseph et Zoé.

Ariane Blais-Lacombe, fondatrice de Le petit pot plus tôt, proposera cet été des rencontres gratuites dans les parcs de la ville de Québec pour les curieux qui veulent en apprendre plus sur l’hygiène naturelle infantile (HNI). Nous nous sommes donc entretenus avec Ariane, la seule à en parler au Québec et au Canada en français, pour en savoir plus sur cette approche alternative méconnue.

Qu’est-ce que l’HNI?

« Au début, j’en parlais comme d’une méthode douce et progressive d’éducation à la propreté. C’était important pour moi de préciser que ce n’était pas une méthode miracle qui fait qu’un enfant de trois semaines va être propre, ni une méthode coercitive comme il y a eu à une certaine époque. L’HNI est axé sur le bien-être de l’enfant et sur la communication avec son parent. 

De plus en plus, j’aime mieux définir l’HNI comme une approche alternative à l’utilisation exclusive de couches. Ce n’est donc pas de dire que le bébé ne porte plus du tout de couches, mais de faire comprendre graduellement à l’enfant que ses besoins peuvent se faire dans un petit pot. S’il l’exprime bien, son parent va être attentif et il sera au sec plus souvent. 

Maria Montessori, pédagogue assez en vogue, dit de ne jamais faire pour l’enfant ce que l’enfant est capable de faire par lui-même. Le but de l’HNI est de dire : mon enfant est capable et je vais le laisser communiquer ses besoins. L’apprentissage se fait de manière beaucoup plus graduelle et douce que lorsque tout d’un coup, on lui enlève sa couche et on lui demande de faire ses besoins sur le pot. »

Comment as-tu découvert cette approche?

« Quand j’ai eu mon premier enfant j’étais encore aux études et on n’avait pas des gros moyens. Les couches jetables étaient pour nous une grosse dépense et ça n’avait pas de sens de produire autant de déchets. Je suis tombé sur un article de blog qui parlait de l’HMI. 

Je l’ai donc essayé avec mes trois enfants. Mon premier bébé a très bien réagi. À partir de 4 mois, il a commencé à faire caca exclusivement sur la toilette. Même si le processus a été plus long avec ma fille, elle a été propre autour de 22 mois, ce qui est nettement inférieur à la moyenne en Amérique du Nord qui est de trois ans. L’air de rien, arrêter d’utiliser des couches un an avant la moyenne c’est gagnant pour le parent, c’est bon pour l’environnement et pour le portefeuille aussi. »

Quels sont justement les principaux avantages de l’HNI?

« Surtout une belle connexion avec le bébé. J’ai fait un sondage auprès de la communauté et la raison qui sortait le plus était la volonté de répondre pleinement aux besoins de son bébé et de pouvoir garder le bébé au sec, propre et confortable. Les irritations ça peut être assez sévères et ce qui est proposé est toujours d’ajouter plus de crème ou de poudre. La solution est plutôt d’en enlever, de laisser la peau respirer. J’ai aussi calculé qu’on peut économiser jusqu’à 75% de couches jetables ! »

L’HNI permet en quelque sorte de revenir à une approche plus naturelle? 

« Récemment, j’ai été amené à faire des recherches sur l’HNI à travers le monde et l’histoire. Ce qu’on remarque, c’est qu’il y a beaucoup d’endroits où les bébés ne portent pas de couches. Je parle souvent dans mes cours du lieu socialement acceptable pour faire ses besoins. Si tu habites dans une société traditionnelle en Afrique, la toilette c’est partout à l’extérieur de la hutte. C’est beaucoup plus difficile pour les enfants d’être propre ici. Les couches jetables ont d’ailleurs seulement 70 ans. Bien sûr, il existait des protections alternatives comme des linges ou de l’emmaillotage, mais en général, une certaine forme d’HNI était la norme et elle l’est encore aujourd’hui partout ailleurs. L’idée c’est de normaliser au sein de notre culture le fait de laisser un bébé nu, quelques heures par jour ou quelques minutes. »

Pourquoi parler davantage non seulement de l’HNI, mais de l’éducation à la propreté des enfants? 

« J’ai trouvé aucun groupe sur ce sujet au travers des milliers de groupes sur Facebook. Pourtant, c’est un passage obligé. Quand j’en parle avec les parents, ils me disent systématiquement que leur enfant n’est pas prêt ou qu’ils ne savent pas quoi faire. C’est un sujet d’inquiétude et ils ont nulle part pour en parler. J’ai donc aussi créé une plateforme où le but est d’échanger dans le respect et de s’entraider. »

Consultez le site d’Ariane, Le petit pot plus tôt, pour toutes les formations sur l’HNI et l’éducation à la propreté. Les produits en vente sur la boutique peuvent être récupérés à Limoilou. Pour les rencontres gratuites dans les parc de la ville de Québec, consultez sa page Facebook.

Commentez sur "L’hygiène naturelle infantile : une approche alternative aux couches"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.