Qualité de l’air à Limoilou : L’ozone, notre ennemi invisible

ciel nuagé

Les analyses de la qualité de l’air font généralement grand cas de la quantité de particules fines que l’on respire tous les jours. Or, il est un autre polluant dont la concentration dans l’air peut être toxique pour l’homme et l’environnement. Il s’agit de l’ozone. Quelle est la situation de ce polluant à Québec, quels dangers celui-ci présente-t-il pour la santé, et comment peut-on s’en protéger?

Par Gabriel Côté

Les données recueillies par la station Québec – Secteur du Vieux-Limoilou permettent d’observer que le nombre de jours lors desquels la concentration d’ozone dans l’air n’est pas « bonne », mais seulement « acceptable », est en hausse depuis quelques années. 

En 2016 par exemple, la quantité d’ozone dans l’air a dépassé le seuil qui nous permet de le considérer sans danger aucun 82 jours dans l’année, soit un peu plus de 1 jour sur 5 (22,4%). En 2018, ce fut le cas pour 137 jours, soit 37,5%. Cette année, de janvier à la fin mai, on compte 58 jours sur 151 où le taux n’a été juger qu’ « acceptable », une proportion de presque 2 jours sur 5 (38,4%). 

Est-ce que c’est dangereux?

Selon l’Association américaine du poumon (ALA), l’ozone peut provoquer une inflammation des bronches et causer des lésions irréversibles du tissu pulmonaire. 

Comme il pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines, l’ozone provoque à l’occasion des irritations des yeux, du nez et de la gorge, de la toux et des essoufflements, en particulier chez les personnes plus sensibles, comme les asthmatiques, les jeunes enfants et les personnes âgées. 

Or, justement, quand on juge que l’indice de la qualité de l’air est « acceptable », c’est qu’il n’est pas inquiétant pour les personnes en bonne santé, mais qu’il pourrait tout de même affecter les personnes plus sensibles.

Dans le secteur de Limoilou, les résidents ne sont pas fréquemment exposés à des pics de pollution à l’ozone (lors par exemple d’épisodes de smog). En 2018, on ne compte que 15 jours où l’indice de qualité de l’air, en général, y était mauvais. Par contre, on est dans ce secteur constamment exposé à des concentrations d’ozone moins élevées et ne dépassant pas nécessairement les taux « acceptables » de pollution, ce qui est aussi susceptible d’entraîner certains effets néfastes.  

Selon le Bilan de la qualité de l’air au Québec en lien avec la santé, une exposition à long terme à ce polluant causerait de nouveaux cas d’asthmes et pourrait en aggraver la sévérité. Sur le plan collectif, cela se traduirait en définitive par une « hausse des hospitalisations et des visites à l’urgence pour maladies respiratoires. »

Peut-on se protéger?

Pendant les épisodes de smog, où sont généralement les pics de concentration d’ozone, on peut se protéger en évitant les sorties, en réduisant nos activités physiques, et en consultant un professionnel de la santé en cas de gêne respiratoire ou cardiaque. On peut aussi aérer aux moments les moins pollués de la journée.  

D’où vient l’ozone?

Personne n’ignore que les principales sources de pollution à Québec comptent notamment le transport sur notre imposant réseau routier, l’incinérateur et la White Birch. Pourtant, aucune de ces raisons n’explique directement la présence d’ozone dans l’air. 

Il s’agit en effet d’un polluant « secondaire », c’est-à-dire qu’il n’est pas immédiatement le produit d’une activité. L’ozone est plutôt le fruit de réactions photochimiques impliquant d’autres polluants déjà présents dans l’air. 

Concrètement, cela signifie que des gaz et des particules se trouvant déjà dans l’air en raison par exemple des gaz d’échappement ou de l’activité industrielle se transforment en ozone sous l’effet du soleil. Ainsi, la concentration de ce polluant dépend de divers facteurs, dont le nombre de jours d’ensoleillement, et la quantité de vent qui lui permet ou non de se disperser. 

Sources :  

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