Julie Vignola : « Il faut se souvenir que l’économie est soutenue par du vrai monde »

Julie VignolaLa députée Julie Vignola au Grand Marché de Québec. Photo : Courtoisie

Alors que la rumeur d’un scrutin automnal circule dans les couloirs de la chambre des communes à Ottawa, l’équipe de la députée bloquiste de la circonscription de Beauport-Limoilou Julie Vignola se tient sur le qui-vive.

Lors des quatre dernières élections, les citoyens de cette circonscription ont envoyé quatre personnes différentes, issues de trois partis politiques, siéger à Ottawa. Il ne s’agit en rien d’un comté sûr, et la députée actuelle en est consciente.

« Je ne suis pas une personne défaitiste, et je ne prends pas non plus pour acquis les gens de Beauport-Limoilou, explique Julie Vignola. Ce sont eux qui décident qui va les représenter à Ottawa. Alors je fais mon possible pour bien m’acquitter de mes fonctions, et ça passe surtout par la communication. Je réponds toujours lorsque les citoyens s’adressent à moi. »

Dans les rangs bloquistes, on s’attend à un vote en septembre, et on se prépare en conséquence. « Selon nos informations, les élections seront possiblement déclenchées le 16 août, remarque la députée. À ce moment, la chambre ne siégera pas, alors M. Trudeau ne pourra pas dire en bonne conscience que l’opposition ne collabore pas. D’autant plus que tous les partis font preuve d’une remarquable collaboration avec le gouvernement ces temps-ci. »

L’environnement et le projet Laurentia 

Au cœur de l’engagement politique de Mme Vignola se trouve évidemment le rêve indépendantiste. La députée manifeste aussi de sérieuses préoccupations pour les enjeux qui touchent l’environnement. Son bureau est d’ailleurs certifié carbo-neutre. 

« L’environnement, selon moi, est au centre de tout, confie-t-elle. La mauvaise qualité de l’air fait en sorte que les besoins en santé sont de plus en plus criants, tout comme l’utilisation de pesticide dans le domaine alimentaire, d’ailleurs. Les problèmes de santé occasionnent à leur tour des problèmes en éducation, puisqu’il est plus difficile de se concentrer, et des problèmes d’ordre économiques, puisqu’on ne peut pas travailler quand on est malade. »

Ainsi ne mâche-t-elle pas ses mots à propos de Laurentia, le projet de terminal de conteneurs en eaux profondes à Québec. 

« Sans étude environnementale du Québec, c’est non. Sans acceptabilité sociale, c’est non aussi (…). Même si ce projet comporte certains avantages économiques, il faut se souvenir que l’économie est soutenue par du vrai monde. Ce n’est pas vrai qu’on va dire aux citoyens : ‘’consommez, allez, consommez, alors que pendant ce temps nous détruisons votre environnement. »

La députée rappelle aussi que le Bloc Québécois a déposé récemment le projet de loi C-225, qui visait à améliorer la protection de l’environnement, et à tenir le gouvernement responsable pour ses actions.

« Le projet a été bloqué de concert par les libéraux et les conservateurs, déplore la bloquiste. Le parti libéral a ensuite déposé son propre projet (C-12), mais malheureusement, il ne s’agit pas d’une loi cadre. Les objectifs environnementaux ne sont pas assez précis, et le gouvernement n’est pas suffisamment engagé par cette loi. Je dirais que c’est un projet mou, mou, mou. Nous, au Bloc, nous demandons des amendements allant en ce sens, mais ça ne bouge pas. » 

Regard d’une députée fédérale sur les dossiers municipaux

En tant que représentante des citoyens de Beauport-Limoilou à Ottawa, Julie Vignola s’efforce de rester au fait de ce qui se passe dans sa cour. Et comme citoyenne, elle suit de près le développement des projets de tramway et de 3e lien. 

Selon elle, le plus important est que la population se trouve au centre des décisions qui sont prises. « J’espère qu’il y aura une BAPE sur le 3e lien, et j’espère surtout que les citoyens iront donner leur avis et déposer des mémoires. Si j’avais à le faire moi-même, je ferais ce que je fais toujours : je me mettrais sur la tranche. Je considèrerais les points forts et les points faibles, et je citerais mes sources. Je ne vis pas dans un monde noir ou blanc. Je vis dans le sépia », dit-elle en riant.

Quant au tramway, elle se dit « ambivalente » sur le tracé qui devrait être priorisé. « La 3e Avenue est une artère économique importante, et la 4e Avenue est résidentielle », s’est-elle contentée de constater, avant de conclure qu’elle acceptera l’option qui sied le mieux à ceux qui vivent dans le secteur. 

Concernant les élections municipales qui auront lieu cet automne, Julie Vignola soutient qu’elle n’a pas encore de cheval dans la bataille. « Jusqu’à maintenant, je n’ai pas pu regarder les plateformes de près, et je ne connais pas bien les différents candidats. Ici à Ottawa, nous avons une grosse fin de session parlementaire. Dès que c’est terminé, je ferai mes devoirs de citoyennes de la ville de Québec! », conclut la députée.  

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