Fin de la récréation

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Wow.

Par où commencer? 

Pour dire les choses simplement : le projet de Québec 21 sous-estime grandement les coûts et manque de sérieux. Il sous-estime tout afin de faire entrer son carré dans un rond, celui des 3,3 milliards $ du projet actuel. On parlerait plutôt de 6,3 $ milliards pour un projet de métro léger. C’est du lourd.

En gestion, on sait bien que remplacer en chemin un projet par un autre ne se fait pas à coût nul. Mais, quand on improvise en amateur, tout est permis, y compris de proposer un parcours moins long (13,5 km au lieu de 19 km pour le tramway) situé sur le plateau de la haute ville, un choix étonnant pour un parti « des banlieues ». Et avec ce choix, il n’y a pas de données, pas d’évaluation d’achalandage, de transfert modal, rien. 

Des choix, au pif. 

Etc. Etc.

Parmi les critiques, Bourque, dans Le Soleil, écrit que le projet est racoleur, « très approximatif et trompeur à plusieurs égards ». Grandmont, d’Accès transport viable, dit que le projet de Québec 21 « s’apparente à une démarche de sabotage de l’amélioration du transport en commun à Québec ». Rousseau, de Démocratie Québec, déclare que Gosselin est « indigne d’être maire de Québec ». On a dit à Marchand de dire qu’on « risque de se retrouver exactement au même point dans quatre, cinq voire dix ans ». Et Smith, de Transition Québec, a répliqué que Gosselin « est un adversaire du transport collectif depuis toujours : il le sait très bien et nous aussi ».

Effectivement.

En réalité, la conversion tardive au transport collectif de Gosselin est improvisée et n’est que calcul politique. Son objectif est de faire dérailler le tramway, voilà tout, comme le lui demandent les radios privées. Son programme politique est de l’air, l’air radiophonique.

Alors, la question : est-ce que Jean-François Gosselin est ce que Québec 21 a de mieux à offrir aux gens de Québec?

En réalité, on ne peut pas se présenter avec un projet de la sorte en espérant que les gens sérieux vont se mettre à applaudir. Il avait dit que nous n’allions pas en revenir et qu’il valait mieux amener notre chaise, pour son annonce. 

En effet, c’est stupéfiant.

Stupéfiant de voir encore cet individu imaginer que la mairie de Québec est une espèce de balade (en char) où il suffit de sourire et faire des « beubye » par la fenêtre. Or, le budget de la Ville de Québec est énorme, les projets d’investissement sont considérables, le chantier du réseau structurant sera gigantesque et d’une complexité inouïe. 

Ce n’était pas une bonne idée d’aller en politique municipale quand on ne connait strictement rien au transport, au développement durable ou à l’aménagement du territoire. Alors, il est peut-être temps de décrocher, temps pour lui de rentrer à la maison.

La valse-hésitation est terminée. Est-ce qu’on peut laisser les adultes faire campagne, maintenant?

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