Un rail entre les deux hommes

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Ainsi donc, nous avons devant nous le tracé de la bonne entente! Ainsi donc, ce qu’il fallait à nos deux politiciens et hommes d’affaires pour qu’ils puissent rebâtir les ponts entre eux, c’est un projet de plus, le genre de vision capable de faire plaisir à ceux qui ont les yeux technologiques bien plus gros que la panse. 

Ainsi donc, non seulement les résidents du quartier Maizerets et ceux qui s’opposent au développement industriel du littoral ne seront pas satisfaits, mais on va en plus copier-coller le principe pour l’exporter à l’Ouest, dans le secteur le Gendre. On aura un parc techno full high tech à chaque extrémité du tracé du tramway qui aura réussi le miracle de faire le lien entre deux hommes têtus. 

Bien sûr, je me réjouis du fait que le tramway puisse enfin être mis sur les rails. Avec l’aval du conseil des ministres, les appels d’offres vont pouvoir être lancés et on pourra limiter les retards et les tergiversations. La première pelletée de terre n’est plus hypothétique. Elle s’en vient, on frotte la pelle en or. 

Il a donc, pour cela, fallu abandonner Charlesbourg. Legault tenait à D’Estimauville, Labeaume tenait à Le Gendre. C’était le prix à payer pour qu’on avance. 

C’est évidemment une lourde perte, parce que l’achalandage et le potentiel du parcours (avec Lebourgneuf qui se développe) justifiaient amplement la présence d’un tramway sur la 1re avenue. Ce sera dans la deuxième phase, d’accord. Mais, la politique est ainsi faite : c’est l’art du possible. En revanche, D’Estimauville n’est bien sûr pas un mauvais choix : on le voyait s’en venir dans la deuxième phase, celle de la première mouture, qui précède la deuxième mouture, avec de nouvelles phases.

Bon, bref…

D’Estimauville, c’est desservir l’immense secteur de l’hôpital de l’Enfant-Jésus, celui des édifices gouvernementaux qui y poussent, sans oublier le secteur résidentiel qui croit également. C’est cohérent. Mais, ça n’empêche pas que ce soit dommage de couper la ligne historique du 801, celle-là même qui est la plus achalandée de toutes. 

Le truc, c’est que les deux politiciens avaient besoin de passer à autre chose. Pour Legault, même s’il y a des opposants dans son camp, le désir collectif qu’on avance devait être pressant. Pour Labeaume, c’est encore plus gros. Avec ce projet mis sur les rails… il pourra partir!

J’ai douté jusqu’à ce moment précis qu’il resterait encore. On ne voyait pas comment un accord sur le tramway pourrait voir le jour avant la prochaine campagne municipale. On y arrive. Il y aura une pelletée de terre, il y aura des annonces spectaculaires et un gros show médiatique, comme Labeaume les aime. 

Et après ça, il sentira qu’il pourra quitter la scène. 

Il laissera à son successeur, Bruno Marchand (oh, je parle trop vite, car c’est peut-être Agnès Maltais), un véritable merdier à ciel ouvert, qui durera plus longtemps que le prochain mandat. Il n’y trouvera aucun plaisir et se représentera, très affaibli, pour un deuxième mandat.

Mais je m’égare…

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