Densifiez, prenez de la peine

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

La tendance à s’entasser pour épargner la nature a connu une pause récemment, mais comme toutes les tendances de fond, celle-ci reviendra dans les prochains mois. Récemment, le maire Régis Labeaume expliquait qu’il fallait que les gens de Limoilou acceptent que des édifices en hauteur se développent le long du trajet du tramway.

J’aime vivre en ville et je tolère plutôt bien d’être collé sur des voisins que je ne connais pas tant que ça. Nous vivons à trois dans un cinq et demie, avec du monde qui font parfois du work-out au-dessus de nos têtes et nous nous en accommodons plutôt bien. Je vais travailler à pieds et je fais un tapon de déplacements sur deux jambes. J’accepte la diversité et je croise parfois des gens qui se parlent tout seul, quand je vais porter ma fille à l’école. Souvent, notre voiture poirote en face de chez nous durant trois jours, sans que nous l’utilisions, ni moi, ni ma blonde. Alors, pas besoin de me convaincre, j’accepte le concept et je fais ma part pour la planète. J’économise l’espace et l’environnement en vivant en ville.

Par contre, lorsqu’il est question de densité, on dirait que c’est toujours aux mêmes qu’on demande de faire des efforts. Pourquoi est-ce que ceux qui sont déjà les plus tassés devraient-ils encore l’être davantage? Comme si c’était toujours à nous d’en faire plus.

Qu’on ne me serve pas l’argument selon lequel, les gens qui vivent en banlieue, le font pour ne pas être collé sur les autres. En conséquence, on ne peut pas leur imposer une densité plus forte. Ça ne tient pas la route, ils n’ont pas plus de droit que moi.

Moi, j’ai choisi de vivre à Limoilou il y a 25 ans, parce que j’acceptais d’avoir des triplex et des duplex comme voisins. Ça ne veut pas dire que j’accepte d’avoir des 10 étages à côté de chez nous pour autant. J’ai choisi de vivre là, comme beaucoup de gens, parce que le quartier me convenait comme il était. Je n’ai pas acheté une vision futuriste de celui-ci, avec des jardins suspendus et pleins de petits rejetons du complexes G.

Les choses me conviennent comme elle sont. J’accepte qu’on augmente doucement la hauteur et le nombre d’étages des nouvelles constructions sur quelques dizaines d’années, mais je ne veux rien savoir de voir des tours pousser comme des champignons. Les autorités municipales aimeraient plus de hauteur, parce que ça rapporte plus de taxes, ça m’apparait évident.

Je crois que, comme moi, la majorité des gens du secteur le trouvent très bien comme il est, le quartier. Quand il est question de densifier, je veux bien que les terrains vagues et les bâtisses décrépies fasse l’objet de requalifications. Je veux bien qu’on ajoute deux étages là où il y en a un seul, mais je ne veux pas qu’on bulldoze des pâtés de maison complets pour construire des mégaplex. En matière de densité, moi je crois que c’est le tour d’autres quartiers que ceux du centre-ville de faire leur part.

1 commentaire sur "Densifiez, prenez de la peine"

  1. Je suis d’accord avec vous. J’ai entendu dire M. Labeaume à l’IDU que le développement durable passait par des immeubles en hauteur. Voici une citation de Gérard Beaudet(prof d’urbanisme, U. Mtl): « De plus en plus, on valorise maintenant les structures existantes plutôt que de les démolir et d’en construire de nouvelles, car l’empreinte écologique de la construction neuve est généralement plus grande. » C’est en convertissant en zones multifonctionnelles les zones industrielles (qui sont à basse densité) qu’on devrait augmenter la densité à Québec.

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