Perdre sa vie aux lumières

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Récemment, à cause de réparations de rue qui n’en finissaient plus, le feu de circulation au coin du Chemin de la Canardière, de la 4e Avenue et de la 8e Rue est devenu un simple arrêt durant un bon trois semaines. 

Je passe par là deux fois par jour. Au départ, j’ai cru ce n’était qu’une situation passagère et que ça ne durerait pas. Puis, au fil des jours, à mesure que ça durait, je me suis tranquillement habitué à ne plus avoir de feux de circulation à cet endroit-là. 

Pour ceux qui connaissent le coin, ce carrefour est particulier. Il s’y produit un genre de croisement un peu complexe entre trois rues, dont un sens unique. Il en résulte, en fait, une intersection un peu bizarre et la gestion du trafic y semble, au premier regard, difficultueuse. 

Cela dit, l’absence de feu de circulation à cet endroit ne semble pas avoir provoqué d’hécatombe. À part, aux heures de pointes, où le brigadier qui fait traverser les enfants qui vont à l’école devenait soudainement un service essentiel, je n’ai pas constaté de gros problème. À ce que j’ai observé, la plupart du temps, les choses se sont relativement bien déroulées. J’ai remarqué que les policiers y étaient plus présents tout de même, mais je ne les ai jamais vus intervenir.  

C’est comme si, les gens s’étaient habitués à l’absence de lumière et que tous ceux qui passent par là avaient pris le «beat» et s’étaient responsabilisés. Le gros bon sens a fait son oeuvre et les choses se sont plutôt bien passées.

Je ne sais pas si la police a observé plus d’accidents que d’habitude. Je dirais, par contre, que les gens m’ont même donné l’impression de faire preuve de plus de courtoisie que c’est le cas d’ordinaire. Alors, sauf erreur, je dirais que ça s’est bien passé dans l’ensemble. 

Après quelques semaines, le fameux feu est revenu en fonction et les choses sont aussi redevenues normales. Les automobilistes, dont je suis parfois, se sont donc tous remis à accélérer sur la jaune pour s’assurer de passer…

J’ai dû me réhabituer à attendre de longues minutes, chaque jour à cet endroit, sans bouger, que je sois à pied ou en voiture. N’empêche que ça m’a fait réaliser à quel point je perdais du temps à cette lumière et j’en suis même venu à regretter son retour. Je sais que, pour plusieurs, les feux de circulation sont essentiels et leur permettent de passer des coins de rues de façon sécuritaire. Ils ne sont peut-être pas tous essentiels partout et tout le temps par contre.

La mobilité est un terme à la mode ces temps-ci, il se trouve que c’est justement ça, la mobilité, que de se déplacer sans rester immobile trop longtemps non?

Je dis ça comme ça, mais, des fois, peut être que l’on serait dû pour faire une évaluation de la pertinence de quelques-uns de nos milliers de feux de circulation. Qui sait si on ne pourrait pas se passer d’eux dans certains cas? 

  1. sur la chronique de Martin Claveau du 14 octobre. La tradition qui a cours à Québec prévoit des cycles de feu de circulation très longs. J’aimerais vous donner mon exemple: à l’intersection du chemin Sainte-Foy et de l’avenue Désy, on peut attendre 1 minute 35 secondes avant d’avoir un feu vert sur la rue secondaire. Je me suis plaint de la situation au Service du transport et de la mobilité intelligente. Je leur demandais d’utiliser la boucle de détection qui s’y trouve pour donner un vert plus rapidement en dehors des heures de pointe et lors des fins de semaine. Souvent, je suis à ce carrefour à 8 h le samedi matin et il n’y a aucune circulation sur le chemin. On me répond que ma demande déstabiliserait la synchronisation des feux. Mais, la fin de semaine, il n’y a pas un vrai besoin pour la synchronisation. On m’a dit que la Ville n’utilise pas les boucles pour détecter, en citant un problème possible d’entretien. Je pense qu’il devrait y avoir une pression pour faire faire une étude indépendante sur la gestion des feux à la Ville et proposer des améliorations.

  2. je crois que vous avez bien raison M. Mackey, de mon côté je vais soumettre la question au conseil de quartier, mais je crois que ça vaudrait la peine de bien étudier la question. passez une belle journée sans trop attendre au coin des rues. ; )

  3. je suis bien d’accord avec vous !

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