La ville est sale

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

La situation que nous vivons est inédite, c’est le moins que l’on puisse dire. Cela dit, je trouve qu’elle a le dos large, notre pandémie. Parfois, je me demande si ça ne devient pas une excuse pour ne pas faire des choses qui nous déplaisent. Prenez, moi par exemple, j’ai arrêté de faire mon jogging matinal depuis 2 mois, car j’avais peur de cracher sur les gens et de les contaminer en le faisant. Bon d’accord, j’avoue, dans le fond, je suis juste devenu paresseux.

Dans le même ordre d’idée, je m’explique mal pourquoi on a mis autant de temps à faire le ménage des rues ce printemps. Chaque jour, entre la mi-mars et la fin mai, des milliers de personnes marchaient ou roulaient dans les rues, car il n’y avait rien d’autre à faire. Nous étions plus nombreux à le faire qu’en temps normal. Pourtant, jusqu’à la semaine dernière, le ménage printanier n’avait même pas débuté dans mon secteur. 

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je vous confirme que de se promener à pied ou avec une poussette, un vélo ou une trottinette est difficile sur de l’asphalte ou du béton auquel on ajoute un amalgame de concassé. Il me semble donc que de faire le ménage des rues représente un service essentiel. 

J’ajouterai ici, au passage, que les gens se plaignent souvent, avec raison, du fait que le port et la papetière représentent des sources de pollution importante dans les quartiers centraux. Pourtant, les activités industrielles ont été fortement ralenties ou arrêtées ce printemps. Alors la pollution ne venait pas de là. En fait, elle était causée par les énormes nuages de poussière qui se soulevaient du sol lorsque le vent se levait. La poussière en question étant celle que la ville a omis de ramasser. Alors, on pourrait dire que, le principal pollueur de la ville ce printemps, ce fut la ville elle-même qui n’a pas fait le ménage de ses rues. Chez moi, dans le bas Limoilou, étendre des vêtements sur la corde à linge équivalait à devoir les relaver la plupart du temps.  

De guerre lasse, plusieurs comme moi, se sont tannés d’être assiégé par toute cette garnotte. Nous avons donc choisi de balayer nous-mêmes les trottoirs en face de chez nous. Quand les citoyens se font justice, la ville devrait peut-être procéder à un petit examen de conscience. Selon des employés municipaux avec qui j’ai discuté récemment, le ménage printanier a été complété le 30 juin cette année en raison de la situation. Misère…

Je sais que la Ville a dû procéder à des mises à pied en mars. À ma connaissance toutefois, la plupart des employés permanents sont demeurés payés et en poste chez eux au pis aller. Il me semble donc qu’il aurait été possible de faire le ménage un peu plus rapidement à mon avis. 

Quoique, à bien y penser, si jamais on se retrouve tous confinés par un 2e vague du virus l’hiver prochain, la ville oubliera peut-être d’étendre les vilains abrasifs dans ses rues. Ainsi, il n’y aura rien à ramasser le printemps prochain. Comme quoi, il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout

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