Mario Pelchat : l’immense plénitude

Mario PelchatPhoto : Courtoisie

Mario Pelchat a toujours abordé son métier en croyant que tout rêve pouvait se concrétiser, les siens comme ceux des artistes qu’il prenait sous son aile comme producteur. Le désir d’interpréter le répertoire de Charles Aznavour ne l’interpelait pas à 20 ans même s’il le connaissait par cœur. « Mais aujourd’hui, tout ce qu’il raconte, je peux le saisir et le comprendre. »

Par Susy Turcotte

Mario Pelchat : C’est en enregistrant l’album hommage à Gilbert Bécaud que l’idée d’une trilogie est née. J’avais consacré d’abord un album à Michel Legrand. Je considérais Bécaud, Legrand et Aznavour comme les trois artistes qui avaient fait le plus rayonner la chanson française. En terminant avec Aznavour, je gardais aussi en tête ce qu’il m’avait dit en 2013, c’est-à-dire qu’il avait des chansons pour moi. Il avait même évoqué la possibilité d’un duo. Il est décédé avant qu’on plonge dans cette aventure.

Certains vers de « J’me voyais déjà » doivent résonner davantage en toi.  Un passage aborde la conscience d’avoir du talent. À quel moment as-tu eu cette certitude?

M.P. : J’ai quitté ma région pour Montréal. Pour ma première télé, je portais un complet bleu. Je n’ai pas débuté ma carrière en étant certain que j’avais du talent mais j’étais convaincu que j’aimais chanter et que je vibrais à l’idée de m’exprimer par la musique. J’ai mis du temps à avoir foi en mon talent.  Quand j’ai remporté un Félix en 2000 pour « Je ne t’aime plus », comme chanson de l’année, j’ai eu le sentiment d’être pris au sérieux comme auteur-compositeur.  

Ta mère t’a toujours soutenu. C’est elle qui t’a enseigné cette diction impeccable.  

M.P. : Ma mère est décédée en septembre, et ce deuil me fragilise encore. J’amorce cette nouvelle portion de tournée avec appréhension. Comme nous ne pouvions utiliser les photos d’Aznavour pour illustrer les années qui passent, nous avions choisi de montrer sur écran la vie de mes parents pendant que j’interprète « Sa jeunesse ». Nous avions créé ce montage alors que ma mère était toujours vivante, en rémission d’un cancer. Il ne faudra pas que je regarde défiler ces photos. De voir mourir « La Mamma » quand je la chantais, c’était abstrait. Maintenant, ça prend tout son sens. Ma mère a eu le temps de nous parler, de faire ses adieux. J’ai pu la remercier et lui dire à quel point ce qu’elle avait fait pour moi me sert aujourd’hui. Puis, elle s’est mise à me chanter la première chanson que j’avais présentée dans un concours d’amateurs : « Dans l’espace », de Serge Lama. C’est ce que j’ai chanté, sans pleurer, aux funérailles, en demeurant tout près de sa tombe. « Dans l’espace / je te rejoins dans l’espace / là où l’amour prend sa place / dans l’espace de mon concerto / oui dans l’espace / je te rejoins dans l’immense plénitude du silence / là où dorment les oiseaux. »


Les spectacles Aznavour Pelchat Désormais prévus les 21 et 22 mars au Théâtre Capitole sont reportés aux 7 et 8 novembre 2020. 

Pour acheter des billets : rendez-vous sur le site du Théâtre Capitole.

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