M. Chandler : Dévotion musicale

M. ChandlerPhoto : Colombine Drouin

Quand il avait vingt ans, Ian Kelly travaillait comme préposé à l’entretien ménager au Spectrum. Il avait alors eu accès aux répétitions de l’émission Studio TV5. Il se souvient avoir été ému d’entendre Mario Légaré, Sylvain Clavette et Rick Haworth jouer. Dix-sept ans plus tard, en coulisses d’un événement corporatif, le même choc amoureux le bouleverse alors qu’il entend ces mêmes musiciens devenus Magneto Trio. Des mélodies montent en lui spontanément. Il invite les adorables vétérans à son studio de Morin-Heights. L’envoûtement opère. Ainsi naît M. Chandler, un alliage de ces quatre musiciens habitués de succomber aux mystères de la musique.

Par Susy Turcotte

Ian, tu étais destiné à te greffer au Magneto Trio après toutes ces années.

Ian Kelly : Je suis privilégié de pouvoir jouer avec des musiciens qui sont en aussi pleine possession de leur art. Il y a entre eux des années et des années de perfectionnement. J’arrive avec eux et j’en bénéficie. J’apprends beaucoup. Je n’ai jamais écouté autant les gens avec qui je joue. C’est important pour moi d’écouter ce qui se passe. J’évolue et mon jeu s’en voit changé.

Et Mario, de sentir que vos musiques font jaillir les textes de Ian, en sont la source, ce doit être vraiment gratifiant.

Mario Légaré : L’interaction entre Ian et Magneto s’est faite très simplement, naturellement. Ian est un joueur d’équipe, comme chacun de nous. Quand on est arrivés en studio, on jouait puis les pièces naissaient spontanément. Bien des musiques étaient des démos. On retouchait à peine ce qui émergeait. Ian peaufinait des textes, les mélodies s’insinuaient. Ian a transcrit ce qui était imprégné dans la musique.

Je ressens dans votre travail une dimension spirituelle, pas dans le sens religieux, mais d’accès à une zone sacrée.

I.K. : On a perdu cet accès à notre âme. La musique est peut-être une façon de renouer avec cette dimension. La musique, c’est une «vibe».

Le premier extrait choisi pour lancer l’album était «Vieillir à mort». Dans le refrain, avec le «Et on inspire, et on expire, encore», j’ai l’élan de respirer.

I.K. : Ça fait penser à quand l’on médite. L’anxiété est quelque chose de très présent dans nos vies. Je me remets souvent en question. L’objectif dans notre existence devrait être le bonheur. Et je pense que s’arrêter et respirer aide à s’apaiser. Vieillir à mort peut avoir une résonance négative, mais quand tu places les deux termes ensemble, au fond c’est positif : on veut mourir le plus vieux possible. On est encore vivants, et on respire encore.


«On en écrit des pages pour cacher la lumière», écrit Ian Kelly dans «Le bateau». Jeter du lest, s’envoler, rêver ensemble :  telles sont les invitations de M. Chandler. Ces oiseaux rares viendront se poser au Théâtre Petit-Champlain le 7 mars prochain. Trois univers s’amalgameront : Ian Kelly, Magneto Trio puis la dernière bulle, celle de M. Chandler.

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