Au voleur

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Si ces derniers temps, on constate une certaine gentrification du centre-ville, il faut admettre qu’on est encore loin du jour où l’on pourra laisser nos portes de chars débarrées. Je me le suis fait rappeler récemment et c’est toujours déplaisant de se faire voler. Encore plus, quand ça se passe dans votre voiture, sous votre nez, alors que vous ne travaillez pas loin.

C’est ce qui m’est arrivé, alors que je rénovais un appartement sur la rue de la Canardière. Mon voleur a fouillé et foutu le bordel dans ma voiture, puis il m’a dérobé une veste qui contenait mon portefeuille qui lui abritait mes cinq cartes de crédit. Le gros lot pour tout paysan moyenâgeux qui se respecte quoi! Moins d’une heure après son larcin, le plouc avait dépensé : 82$ chez Subway, 91$ chez Jean Coutu, 78$ chez Tim Hortons en plus d’avoir fait un arrêt aux puits chez Canadian Tire pour s’offrir 83$ d’essence. Ah j’oubliais le révélateur 94$ de boisson à la SAQ!

Qui dépense pour 82$ chez Subway au juste? Peut-être a-t-on affaire ici à un genre de Robin des bois post-moderne qui vole la classe moyenne pour redonner à la classe moyenne qui sait? Au lieu des grosses chaînes, il aurait pu investir son cash dans des commerces locaux, mais non. Enfin, j’espère qu’il s’est payé un sous-marin «steak fromage». Ah et puis non, tiens, j’espère qu’il a commandé une grosse salade et qu’il a trouvé un rat mort dedans…

Selon toute invraisemblance, ce genre de «smatte» qui s’amuse à ouvrir les portes et  pour qui le luxe vient à coups de 84$ sévit toujours en ville, malgré le renouveau apparent. Grâce à la complicité du système Paypass, le gars procède par dépense inférieure à 100$ pour être certain que les voyants du tableau ne s’allument pas trop vite chez Visa ou Mastercard. Le temps de s’en apercevoir et il est trop tard. Bien sûr, les cartes de crédit nous couvrent contre ce genre de méfait.

En fait, ce qui me déçoit le plus, à part le temps perdu à annuler mes différentes cartes, c’est de m’être fait piquer ma veste de coton ouaté gris préféré avec un gros logo jaune fluo que j’aimais tant. Alors qui sait, prochainement, la justice cosmique me donnera peut-être l’opportunité de tomber face à face avec le gars, s’il a le front de la porter sur la 3e Avenue genre.

En attendant, je ne perds pas espoir en mes semblables puisqu’une dame de la 8e Rue, dont j’oublie malheureusement le nom, a retrouvé mes enregistrements de voiture dans sa ruelle et me les a ramenés un peu plus tard, alors que je sirotais un Baileys sur ma galerie pour me remettre de ma mésaventure.

Passez donc de belles vacances, chers amis, mais de grâce si vous venez dans mon coin, barrez vos portes de chars!

Commentez sur "Au voleur"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.