Les voies du bon sens

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Je demeure en ville, mais je ne prends jamais l’autobus. Je n’aime pas ça et en plus le RTC n’achète jamais de pub à notre journal. J’utilise ma voiture ou je marche quand la distance à parcourir est envisageable et que le temps me le permet.

Durant mes études, j’ai usé les bancs de la 87 et la 73, mais il faut croire que je me suis tanné. Par contre, je prendrais volontiers un tramway, s’il y en avait un et j’adore le métro lorsque je vais dans une «grande» ville. Je trouve que c’est «smooth» et efficace comme moyen de transport comparativement à un bus qui brasse et dans lequel on est incapable de lire ou de dormir confortablement.

Malgré ma détestation de l’autobus, à la base, je n’ai rien contre les voies réservées. En ville, elles auraient leur place pratiquement à longueur de journée, si ça ne tenait qu’à moi. Il y a cependant deux problèmes avec les voies réservées.

Le premier, c’est que les voitures les traversent à tout bout de champ pour tourner à droite ou pour dépasser quelqu’un qui s’est arrêté pour tourner à gauche. On a beau installer des feux de circulation qui donnent priorité aux autobus, quand une voiture a besoin de tourner à droite, l’autobus est bloqué et perd ainsi tout avantage par rapport aux autos, en même temps que son feu prioritaire.

Le deuxième, c’est que certaines voies réservées, surtout celles qui ne sont pas situées en ville, n’ont tout simplement pas «rapport» et constituent souvent des aberrations sans bons sens.

Je pense par exemple à la voie réservée qu’on retrouve sur la partie ouest du boulevard Lebourgneuf, qui nous rappelle son inutilité, tous les 100 pieds, avec des enseignes lumineuses qui scintillent plus que des arbres de Noël. Il y a aussi cette voie qui se perd dans le décor et qui ne débouche sur absolument rien, à l’embranchement des autoroutes Robert-Bourassa et de la Capitale. Je songe également à cette sortie où l’on a aménagé une véritable rampe de lancement pour autobus, totalement inutile de l’autre côté de la Capitale et Robert-Bourassa. Le problème avec de telles voies réservées c’est qu’elles contribuent à faire détester encore plus le transport en commun aux automobilistes.

À peu près personne ne se plaint des voies réservées en ville, mais en banlieue, on donne l’impression de vouloir les enfoncer dans la gorge des gens, pour les inciter à prendre un transport en commun pratiquement inexistant. Un jour, peut-être les autobus constitueront-il une option majeure pour les banlieusards, mais il est loin.

Alors la grogne contre les voies réservées risque de s’amplifier avec l’implantation sur quarante ans du système de bus «fucké» qu’on nous promet à défaut de mon tramway rêvé…

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