Ça sent l’Amérique

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Décidément, plus ça va, moins Québec est verte. Après l’abandon du projet d’usine de compostage, voilà maintenant qu’on revient aux anciennes façons de faire en matière de collecte de déchets. Aux dernières nouvelles, à peu près tout le monde était mécontent de la réforme et le maire se proposait même pour les ramasser… Misère!

Passée relativement inaperçue au départ, cette réforme de la collecte des ordures dans les quartiers centraux est un bel exemple de n’importe quoi municipal pour sauver de l’argent.

Depuis des temps immémoriaux, le recyclage est ramassé dans des bacs bleus et de nombreux résidents du centre-ville avaient pris l’habitude comme moi, de placer leurs vidanges dans des bacs noirs ou verts pour éviter les rongeurs et les chats errants.

Mais, retour vers le futur et voilà maintenant que nous nous découvrons collectivement une passion pour la survie des chats errants. Dommage que ces derniers ne paient pas de taxes, car leur nombre risque d’augmenter dans les prochaines années si l’on maintient la réforme. Je les vois déjà se pourlécher les babines et attendre ces heures bénies où les gens mettent leurs sacs pleins de restants de table au chemin. On promet même des collectes d’ordures de soir dans le Vieux-Québec. Imaginez : le plaisir de prendre une Boréale rousse aux framboises, par une soirée d’été avec une odeur de fongus qui flotte doucement sur la rue St-Jean. Lorsqu’il m’arrive de placer un sac de vidange sur ma galerie, parce que je suis trop paresseux pour me rendre à mon bac vert, il est fréquent de retrouver celui-ci éventré le matin venu. Je ne vois pas pourquoi ça serait différent si je le mets sur le bord de la rue?

Aussi, vaudrait-il mieux que je développe ma propre méthode pour éviter les dégâts? Je songe à me rendre chez Latulippe pour me procurer une carabine à plomb. Ensuite, j’attendrai patiemment sur ma galerie et je viserai les chats ou les rats qui se risqueront à approcher mes vidanges. Il est aussi possible que j’oblige ma fille et ma blonde à finir leurs assiettes pour diminuer notre production des déchets organiques.

Je blague, bien sûr, mais quand une chose n’est pas brisée, pourquoi la réparer? Oui, les gens résistent souvent au changement, mais les ordures ne sont pas une chose avec laquelle il faut jouer. Au fait, si on cherche à tout prix à économiser sur les vidanges, ça se pourrait-tu que ce soit pour payer 200 millions $ sur une bâtisse dont on avait besoin autant que d’un troisième oeil?

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