Trop gros?

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Récemment, on nous apprenait que les temps sont durs pour Expo Québec. L’organisation est victime d’une importante baisse d’achalandage. Bien qu’on identifie plusieurs causes comme la disparition du volet agricole, je crois que la plus grande raison de cette diminution, c’est bête à exprimer, mais c’est le Festival d’été.

Tout le monde se réjouit des succès du FEQ. L’événement a désormais supplanté le Carnaval dans le cœur des gens. Mais pour ça, il y a un prix à payer: l’appauvrissement progressif de la scène du divertissement durant le reste de l’année.

Pas que le Festival soit mauvais en soi. Par contre, il est peut-être devenu trop gros et cannibalise possiblement le marché des sorties de la capitale. Aucun festival montréalais n’est aussi gros que le nôtre. La population de la ville n’a pas beaucoup augmenté depuis 20 ans, mais le marché, lui, a changé et ses citoyens ont vieilli. Exclusion faite du Festival, il ne s’y produit pratiquement plus de spectacles d’envergure. D’aucuns clament que le Colisée est désuet et que les tournées ne peuvent plus y entrer. Possible, mais à mon avis, si c’était rentable, les artistes viendraient.

Les artistes sont aussi «victimes» des succès du Festival. Si j’étais Katy Perry par exemple, je préfèrerais venir faire des «selfies» sur les plaines devant 100 000 personnes avec mon cachet garanti que dans le Colisée en février. Tant qu’à venir à Québec aussi bien le faire quand c’est hot non?

«Le prix du laissez-passer pour le Festival d’été fausse le marché de Québec», selon mon ami Stéphane Gagnon, qui travaillait autrefois pour la compagnie de disques Warner. Selon lui, de moins en moins de gens de Québec sont disposés à débourser 100$ pour voir un seul artiste alors que pour 80$, ils peuvent en voir 23 en deux semaines.

Le Festival d’été est-il devenu trop gros au point de nuire aux autres activités? Son récent bilan est toujours impressionnant. Il est devenu tellement important que ses intérêts se confondent parfois avec ceux de la ville elle-même. Un peu comme une ville de la Côte-Nord dépend souvent de la présence d’une mine pour stimuler son économie, Québec devient-elle lentement mais sûrement la ville d’un seul événement? Quand on voit la récente déconfiture d’Expo Cité, on peut se demander si ce n’est pas le cas?

Ma suggestion pour sauver l’Expo? Demander aux gens du Festival d’été de gérer ses opérations. Quoiqu’à bien y penser… un peu de compétition ne leur ferait peut-être pas de tort pour les garder éveillés.

Heureusement, les gens de Quebecor arrivent en renfort avec Marie-Mai, le banquier et les Remparts dans un Colisée tout neuf pour sauver la ville des affres d’un monopole…

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