« Comme du bon vin », selon le DG de Vivre en ville (partie 1)

Le maire Régis Labeaume

Depuis son arrivée en poste en décembre 2007, Régis Labeaume a été « comme du bon vin », si l’on en croit le directeur général de l’organisme Vivre en ville. Selon ce dernier, l’intérêt du maire en matière de questions urbaines et de transport s’est accru et sa vision s’est transformée. Première partie d’un retour sur les années à la mairie de M. Labeaume avec Christian Savard de Vivre en ville. 

Organisation d’intérêt public qui a officiellement vu le jour en 1995, Vivre en Ville contribue, partout au Québec, au développement de collectivités viables, œuvrant tant à l’échelle du bâtiment qu’à celles de la rue, du quartier et de l’agglomération. Parmi ses champs d”intérêt et de compétences : l’urbanisme, la mobilité, verdissement, le design urbain, les politiques publiques et l’efficacité énergétique, entre autres.

Nous avons fait le bilan des années de Régis Labeaume au pouvoir avec son directeur général Christian Savard. Au moment de rédiger ces lignes, à la mi-avril, le maire de Québec n’avait pas confirmé officiellement s’il briguerait un nouveau mandat aux élections municipales de novembre prochain. 

Vivre en ville
Christian Savard, directeur général de Vivre en ville. Photo : Courtoisie

« Dans les enjeux qui concernent Vivre en ville, de manière large, on doit reconnaître que Régis Labeaume a été comme du bon vin. Il s’est bonifié avec le temps. Je pense qu’on peut dire assez clairement qu’au tout début de son mandat, il était peu intéressé par les questions urbaines, peu intéressé par comment on développe la ville. C’était beaucoup l’événementiel. C’était beaucoup l’image de marque de Québec. Ça été le 400e (anniversaire de la ville), auquel il a contribué positivement, mais après ça il y a eu toutes les histoires autour de l’image de Québec. Après ça, il y a eu toutes les histoires autour du Centre Vidéotron », dit M. Savard en lien avec les préoccupations de son organisme.

« Je dirais toutefois, qu’avec le temps, on se rend bien compte qu’en matière de développement urbain (…), l’intérêt du maire pour ces questions-là a augmenté beaucoup : le programme des rues conviviales de la Ville de Québec, le programme des rues partagées, toutes les questions de mobilité durable, et évidemment le tramway », enchaîne Christian Savard.

« On sent qu’il tente de faire de Québec une collectivité viable, comparativement au tout début de son mandat, alors qu’il semblait plus intéressé par l’image de Québec. On le sent de retour sur le terrain. On l’a vu aussi durant la crise de la COVID : les rues piétonnes, les rues partagées, que la rue n’appartienne pas juste à la voiture », ajoute le directeur général de l’organisme en parlant du maire.

Transports collectifs

L’un des plus importants chevaux de bataille de Vivre en ville est le transport collectif. Au cours des derniers mois, l’organisme a notamment multiplié les interventions en faveur de la mise en place du tramway à Québec. Que retient Vivre en ville des gestes du maire Labeaume en matière de transports collectifs et viables, alors que le dossier du tramway vient de débloquer?

« Au tout début de son mandat, je me souviens d’avoir eu des échanges dans les médias, avant 2010, et même au début de 2010, avec lui où on n’était pas d’accord sur l’avenir de la mobilité à Québec et particulièrement la mobilité durable. Maintenant, c’est le maire qui, finalement, aura réussi à mettre en place le tramway à Québec. À moins d’un revirement spectaculaire, on peut dire que c’est quelque chose qui est sur les rails, sans mauvais jeux de mots », répond M. Savard. 

Ce dernier vante également les investissements de la Ville dans les budgets du Réseau de transport de la Capitale (RTC) au cours des dernières années. Ceux-ci « ont été conséquents avec cette orientation, ce parti-pris, favorables au transport collectif (…). Ce qui me fait dire que le RTC a les moyens d’une très bonne société de transport en Amérique du Nord. »

À titre d’exemple, « en 2021, l’agglomération de Québec (NDLR : et non seulement la Ville) versera 129,8 M$ au RTC, soit une augmentation de sa contribution de 5,4 M$. De cette enveloppe, une contribution additionnelle de 3 M$ s’inscrit dans l’engagement de la Ville à soutenir la croissance du RTC, annoncé au budget 2020. Depuis 2016, la contribution de l’agglomération de Québec a augmenté en moyenne de 2,8 % par année », peut-on lire dans le budget 2021 du RTC. 

La mise en place de l’application Nomade du RTC ainsi que la future arrivée de vélos en libre-service, prévue à la fin de l’été, comptent aussi parmi les bons coups de la Ville, selon le DG de Vivre en ville. 

« D’un point de vue plus négatif, on demeure un peu trop obsédé par la fluidité. (Il y a des) cycles de lumières qui font en sorte que, parfois, ça prend énormément de temps à traverser pour les piétons. Parfois, des reconfigurations de rues n’ont pas toujours été favorables à la protection du piéton. Il en reste. Québec demeure quand même une ville de chars. Il y a des progrès qui auraient pu être faits dans les dernières années, qui n’ont pas été faits. Si j’avais à (faire) le bilan global du Régis Labeaume de 2007-2008, on n’est plus au même endroit, particulièrement dans le transport en commun où il a investi de manière importante et mis tout son poids politique pour aller chercher le tramway. »

« Pour le piéton et le vélo, ça ne va pas très vite au niveau des infrastructures. Ça pourrait aller plus vite, parce que ce n’est pas très compliqué », affirme M. Savard, en citant en exemple le trajet du centre-ville vers l’Université Laval qui pourrait être amélioré pour les cyclistes.  

À son avis, il y a bel et bien eu des améliorations au fil des ans, mais un certain travail reste à faire. Pour les transports actifs, la situation ne s’est pas améliorée aussi vite que celle du transport collectif, note-t-il. 

Environnement et verdissement

Que pense Christian Savard de la feuille de route de Régis Labeaume en matière de verdissement et d’environnement?

De manière générale, la situation s’améliore au Québec et notre ville suit le courant, croit le directeur général de Vivre en ville. « Ça va mieux. À titre d’exemple, (la ville de Québec) s’est dotée d’une politique de l’arbre, s’est dotée d’une cible de canopée à atteindre, s’est dotée de moyens d’y arriver. Déjà, se doter d’une politique de l’arbre, s’est déjà intéressant. »

« La force de M. Labeaume, même si ce n’était pas dans son ADN initial, ce fut de changer en cours de route. de s’adapter aux nouvelles réalités, et de s’ouvrir à ça », renchérit le DG de Vivre en ville. 

M. Savard apporte toutefois quelques nuances à son constat. La mise en place de la collecte des matières putrescibles pourrait toutefois être plus rapide, dit-il en précisant qu’il fait cette remarque également en tant que citoyen et pas seulement à titre de porte-parole de son organisme. 

« On pourrait en faire davantage sur le contrôle de l’étalement urbain (…). On a construit deux écoquartiers à Québec, il faudrait que faire des écoquartiers deviennent la norme. La question est souvent, avec l’environnement, est-ce qu’on s’en va dans le bon sens avec l’administration Labeaume? La réponse est oui. Est-ce qu’on y va assez vite? La réponse, c’est souvent non, malheureusement », nuance-t-il.

Ne manquez pas la deuxième partie de cet entretien avec Christian Savard de Vivre en ville, qui trace le bilan des années au pouvoir de Régis Labeaume. Il y traite de démocratie, de participation citoyenne, de logement et d’urbanisme.

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