À la suite du dévoilement du sondage Conjoncture 2025 de la firme Léger qui mesure la confiance des dirigeants d’entreprise de la région de Québec, une donnée suscite l’inquiétude : la réglementation gouvernementale est identifiée comme le facteur ayant le plus d’impact sur la rentabilité des entreprises.
Alexandre Morin
Pour Frédérik Boisvert, président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, les données de Conjoncture 2025 confirment que la réglementation gouvernementale constitue un enjeu majeur.
« Ce n’est pas que les projets de loi n’ont pas de bons objectifs, c’est que le fardeau est trop grand pour les entreprises », a exprimé M. Boisvert, citant la loi 25 et les nouvelles mesures en santé et sécurité comme des sources supplémentaires de lourdeur administrative.
« La loi 25, du côté de la conformité c’est extrêmement pesant ».
Frédérik Boisvert, président et chef de la direction de la
Chambre de commerce et d’industrie de Québec
Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce exprime une préoccupation particulière pour les petites entreprises. « Pour des entreprises avec 5 employés et moins, le coût de la conformité à la réglementation gouvernementale, c’est 33 000 $ par année », a-t-il expliqué, ajoutant que ces données l’avaient jeté à terre.
« Pour les entreprises de 5 à 19 employés, c’est des coûts de conformité de 68 000$ par année. C’est pas des farces, c’est beaucoup ».
Frédérik Boisvert, président et chef de la direction de la
Chambre de commerce et d’industrie de Québec
Selon les résultats de l’enquête, 51 % des répondants estiment que la réglementation gouvernementale influencera leur rentabilité en 2025, l’enjeu identifié par le plus d’entrepreneurs.
M. Boisvert souligne que les objectifs de la loi 25 et des nouvelles législations en santé et sécurité au travail sont tout à fait nobles. Toutefois, il estime que le gouvernement devrait accompagner les entreprises dans leur application, ces nouvelles normes représentant un fardeau important pour celles-ci.
« On est dans une position où on fait une législation, où on impose ça aux entreprises sans accompagnement ».
Frédérik Boisvert, président et chef de la direction de la
Chambre de commerce et d’industrie de Québec
Fardeau gouvernemental: un modèle québécois à revoir ?
Le modèle québécois, nécessitant un taux d’imposition élevé dans une économie où les entreprises sont majoritairement des PME, constitue un frein à leur compétitivité.
« Je ne dis pas que les actions passées n’étaient pas correctes […] Mais là, je pense qu’on est rendu à un moment charnière dans notre histoire, où on ne doit plus penser en termes de subventions, on doit plutôt penser en termes de comment on rend notre territoire, notre environnement fiscal pour les entreprises plus compétitif », s’est exprimé M. Boisvert, soulignant selon lui la nécessité pour le gouvernement de concentrer ses efforts sur l’attractivité économique du Québec.
La présence constante de l’État québécois dans les activités des entreprises de la province peut expliquer leur productivité moindre par rapport à leurs concurrentes aux États-Unis et au Mexique. Au Québec, une entreprise génère 48 $ US de valeur par heure travaillée, comparativement à 77 $ US pour une entreprise américaine.
Ce qui rassure tout de même les chambres de commerce de la région, c’est que les résultats de Conjoncture 2025 montrent une grande sensibilité des chefs d’entreprise aux enjeux de productivité.
Selon leurs représentants, la réduction du taux d’imposition des entreprises est essentielle pour les soutenir, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel.
« Les investissements prévus auront surtout pour objectif d’améliorer la productivité des entreprises (44%) ou d’augmenter leur capacité (33%) ».
Source: sondage Conjoncture 2025
Alors que la réglementation et la fiscalité pèsent lourdement sur les entreprises québécoises, le sondage Conjoncture 2025 met en lumière une nécessité urgente : revoir le modèle économique du Québec.
Dans un contexte où la compétitivité et la productivité sont essentielles, un allègement du fardeau administratif et fiscal devient incontournable pour permettre aux entreprises locales de prospérer et de rivaliser avec leurs concurrentes internationales.
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