Chronique : àVélo sur les chapeaux de roues

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Par Martin Claveau

Quand j’étais plus jeune et que j’habitais à Loretteville, avec ma voiture, j’accédais pratiquement à n’importe quel coin de la ville en 20 minutes.

Quand je voulais aller à Beauport, ça me prenait 20 minutes. Quand je voulais me rendre au centre-ville, ça me prenait 20 minutes. Quand je me dirigeais vers Cap-Rouge, ça me prenait aussi 20 minutes.  

Durant ces belles années, ma propre fille aurait sans doute été agréablement surprise de me constater le tour de taille. Par contre, elle aurait été bien découragée de mon bilan carbone.  Tout ça pour dire que je me suis un peu conditionné à cette belle fluidité en utilisant les autoroutes.

Le plus désolant, c’est que cette manière de me déplacer est malheureusement encore ancrée en moi, même si je demeure à Limoilou et que je me déplace moins en voiture.  

Encore aujourd’hui, j’ai souvent le damné réflexe de penser qu’il me faut encore vingt minutes pour accéder à Cap Rouge. Ce n’est plus le cas.

Quand j’ai le malheur de me faire prendre, je rage souvent dans le trafic. Maintenant, il me faut souvent pas mal plus que 20 minutes pour me rendre où je veux, sauf quand il est une heure du matin, mais je suis couché à cette heure-là.

Je ne suis pas le seul à avoir été conditionné ainsi. Nous sommes des centaines de milliers.  Je me soigne, car je marche beaucoup et je fais quand même pas mal de déplacement en vélo, mais c’est difficile de changer ses habitudes.

Individuellement, nous aimons nous déplacer quand ça nous tente et vers où ça nous tente. Ce n’est pas très bon pour le RTC, ni pour le tramway, mais c’est comme ça dans la région. C’est dur de combattre ses habitudes.

À contre-courant de notre tendance à l’automobile toutefois, le service àVélo est en expansion fulgurante. Personnellement, je préfère recourir à mon propre vélo pour me déplacer sur deux roues.

Dans les faits, pas grand monde ne peut être contre ce service. Je ne trouve pas de groupe anti àVélo sur Facebook.

C’est efficace et ça ne coûte pas trop cher. Les vélos sont robustes et facile à utiliser. En milieux urbain, ils vous emmènent du point A au point B souvent plus rapidement que votre voiture.  

Quand je regarde ça de même, je suis tenté de conclure que le succès d’àVélo repose sans doute sur fait qu’il nous propose de nous rendre assez vite à l’endroit où l’on désire se rendre.

Ajoutons à cela qu’on le fait de façon totalement individuelle et la recette pour le succès à Québec est parfaite.

Juste comme ça, peut-être que si on investissait un petit milliard de rien du tout dans ce service, ben on serait peut-être collectivement mieux servis, sans doute un petit peu plus en forme et notre bilan carbone serait meilleur.

Alors que l’on continue comme disait Lucien Bouchard.  

Commentez sur "Chronique : àVélo sur les chapeaux de roues"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.