Chronique : À Boston, parce que c’est bon

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

Oui, le maire qui se déplace à Boston avec une délégation d’affaires pour aller séduire les voisins américains est une bonne chose. C’est clair et net.

Évidemment, il est normal qu’on se demande chaque fois qu’un élu se déplace (à nos frais) si ça vaut le coup (et le coût). Parfois, c’est difficile à justifier.

Perso, quand un élu va « découvrir » à l’étranger ce que nos experts locaux savent déjà, ça me dérange toujours un peu. Marchand a fait ça en Europe pour la mobilité durable, Labeaume avait toujours l’air de découvrir un nouveau trip à l’étranger…

Mais, ce n’est pas totalement inutile. En relations internationales, si vous ne vous déplacez jamais et n’allez jamais voir vos partenaires politiques et économiques en personne, ils pourront légitimement se demander si ladite relation est si importante à vos yeux.

Réseauter, tisser des liens, discuter en personne est encore utile, autrement il n’y aurait aucun pays du monde qui ferait un quelconque déplacement hors de ses frontières.

Pour les affaires, c’est pareil.

On croit que le business ne se décide qu’avec des graphiques, des calculs, des analyses, des études de marché… et ça entre dans la réflexion. Ça, c’est indéniable. Mais, comme on m’a déjà expliqué, on oublie qu’en affaires, souvent, l’instinct est déterminant.

La personne qui décide de démarrer une entreprise, elle a aussi quelque chose d’intangible qui la motive, comme une vision, une certitude que son idée est la bonne et qu’elle doit la réaliser.

En somme, on oublie que ce sont des humains. Et, les humains aiment encore se regarder dans les yeux pour voir si ça « clique » entre les deux partenaires d’affaires. Pour se serrer la main, en personne, pour voir si le courant passe, si l’instinct dira que la personne en face est digne de confiance. Car, la confiance, y’a pas un graphique ou une analyse qui peut vous l’obtenir à 100 %.

Y’a encore ce quelque chose qui se passe entre les humains et qui justifie encore pleinement qu’on ne passe pas nos vies toujours dissimulé derrière un écran, à des milliers de kilomètres de l’autre personne.

Est-ce que les centaines de millions de dollars de contrat qu’on ramène sont synonymes d’argent sonnant et trébuchant? Bien sûr que non. Y’a des projets qui vont se concrétiser, d’autres qui vont s’étirer ou mourir.

Mais, quand on veut dire à un partenaire d’affaires que ce que l’on a à offrir est du sérieux et que c’est important à nos yeux, y’a pas grand-chose qui bat une poignée de main en personne et une conversation franche, face à face. Et ça, ça vaut aussi pour le maire de Québec.

Si le maire se déplace pour leur dire que ce qu’ils font est important et qu’à Québec, ils sont les bienvenus, il y a de meilleure chance que son auditoire le croit.

En tout cas, bien plus qu’un courriel, même foutrement bien rédigé…

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