Airbnb sur la 3e avenue : il faut agir, selon Jackie Smith

conseillere limoilou jackie smithJackie Smith, conseillère municipale de Limoilou. (Photo : Facebook officiel Jackie Smith)

Limoilou – Nous nous sommes entretenus avec la conseillère municipale de Limoilou, Jackie Smith, à propos de l’enjeu des Airbnb sur la 3e avenue.

Par Mélissa Gaudreault

Quelle est la situation par rapport aux Airbnb sur la 3e avenue?

« L’an passé, pendant que j’étais en congé de maternité, Transition Québec s’est mobilisé pour demander que le zonage soit changé sur la 3e avenue pour qu’il n’y ait plus d’Airbnb disponibles. Beaucoup de personnes me disent qu’elles ont été évincées pour que leurs propriétaires puissent faire des Airbnb et elles n’ont plus de logements. Les Airbnb mettent les gens à la porte. Si on regarde dans la ville de Québec, il n’y a pas d’Airbnb seulement où c’est permis. Il y a environ 2000 personnes sur la liste de logements sociaux et 1000 sans-abri. La crise du logement est liée à la crise de l’itinérance. »

Ce sont au moins 10 personnes qui ont contacté Jackie Smith pour lui dire qu’elles avaient été évincées par des Airbnb, et c’est sans compter les personnes qui ne portent pas plaintes, mais qui sont dans la même situation.

Qu’est-ce qu’on doit faire pour régler la situation?

« Il faut absolument interdire les Airbnb si on veut vraiment faire face à la crise du logement et de l’itinérance. On a déposé il y a quelques mois une pétition qui dit de changer le zonage sur la 3e avenue. L’administration municipale a dit qu’elle allait y réfléchir. Elle est revenue avec un nouveau programme pour les Airbnb dans les logements principaux. Ce qu’elle propose, c’est que si on fait un Airbnb dans notre logement, qui est actuellement permis sur le territoire, pour un maximum de 90 jours, il faut avoir un permis qui coûte 250$ par année. C’est très difficile à savoir, si on envoie un inspecteur dans un logement, si la personne fait du Airbnb commercial illégal ou si c’est véritablement leur logement. Il y aura des vérifications à faire pour prouver que c’est le logement de la personne et que tout est à jour. »

Elle ajoute que l’on doit continuer à faire pression sur l’administration Marchand et sur les gens qui font du Airbnb.

Avis divergents

L’enjeu des Airbnb sur la 3e avenue est complexe et les avis sur le sujet divergent.

D’un côté, « beaucoup de gens disent que ça va pas assez loin. Il faut aller interdire les Airbnb complètement ou ne pas laisser aucun Airbnb dans les zones résidentielles ou obliger les gens à afficher qu’ils ont un permis pour qu’on puisse voir que c’est des Airbnb », déclare Jackie Smith.

D’un autre, les personnes qui ont des Airbnb disent être outrées d’avoir à payer 250$ par année.

Comme dans tout autre enjeu, on ne peut faire plaisir à tout le monde, mais dans ce cas-ci tous les partis devront faire leur part et collaborer ensemble si on ne veut pas que la situation s’aggrave, par exemple en mettant plus de gens à la rue.

Pourquoi n’a-t-on pas agi pour Limoilou comme pour St-Roch et le Vieux-Québec ?

On peut se demander pourquoi il n’y a pas eu d’actions entreprises pour l’instant dans Limoilou alors qu’il y en a eu dans les secteurs du Vieux-Québec et de St-Roch par rapport à l’hébergement touristique.

Dans le Vieux-Québec, c’était plus facile d’agir sur cet enjeu, nous explique Jackie Smith, parce que c’était seulement une question d’élargir le zonage déjà en place pour qu’il couvre une plus grande superficie.

Du côté de St-Roch (PPU – Projet particulier d’urbanisme), le zonage a été ouvert pour une autre raison et a permis indirectement de bloquer les propriétaires qui souhaiteraient faire de la construction juste pour faire du Airbnb.

« Pour ouvrir le zonage pour une raison en particulier, il faut avoir une raison un peu plus globale », dit-elle.

Il n’y a pas encore eu d’actions entreprises pour le secteur Limoilou et s’il y en a ce n’est pas pour tout de suite, mais les personnes concernées sont actuellement en train de réfléchir à la situation.

C’est un dossier qui sera à surveiller dans les prochains mois.

1 commentaire sur "Airbnb sur la 3e avenue : il faut agir, selon Jackie Smith"

  1. On dirait que dans toutes les tribunes à ce sujet on blame toujours les propriétaires qui souhaitent faire du AirBnb (ou aire plateforme) mais il faut aussi garder en tête que la gestion d’un appartement avec la régie du logement amène beaucoup de complexité et de contraintes. Entre autres, une fois qu’une personne habite dans le logement, il est à ma connaissance très difficile d’expulser le locataire. Dans une situation où le logement est à même la priorité du propriétaire par exemple, ça peut être un véritable enjeu. Personnellement, mois sommes dans cette situation et explorons les options. L’avenue flexible du logement locatif style Airbnb offre une souplesse inégalée. Dans le moment nous devons nous résoudre à du long terme mais s’il y avait un encadrement légal pour le faire avec frais probablement, il me semble que tout le monde pourrait y gagner. Si les règles de la régie étaient plus souples, déjà ça pourrait être plus intéressant pour les propriétaires…

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