Chronique : C’est de notre avenir dont il est question

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Par David Lemelin

Faut pas le dire. Faut pas dire que, de l’extérieur, le journal Le Soleil n’a pas l’air de briller de tous ses feux. Ça indispose.

Je comprends. Quand tu te lèves, tous les jours, pour aller au boulot faire vivre un média local, c’est chiant de se faire demander si ça va. Et, malgré toute l’énergie et le positivisme qui peuvent nous animer, l’impression extérieure, c’est que ça ne va pas.

Réactions vives (on est même allé jusqu’à m’insulter, au lieu de répliquer avec intelligence), mais tout cela témoigne à la fois de l’affection de celles et ceux qui y travaillent et la sensibilité du sujet. Faut pas le dire.

Évidemment, ils le savent que c’est difficile. Mieux que vous et moi. Et ils le savent que les gens voient se multiplier les mauvaises nouvelles : la fin du papier, départ du patron, départ de chroniqueurs phares, de journalistes de métier… des gens auxquels les lecteurs (dont moi) étaient attachés.

Qu’il y a ait une ribambelle de jeunes loups talentueux qui ont pris la relève, je n’en doute pas. Je me recule de la vitre : l’image de l’ensemble de l’œuvre fait néanmoins craindre le pire.

Or, c’est la dernière chose que je souhaite. Sincèrement. Je souhaite que tous les médias locaux prennent de la vigueur, qu’ils s’épanouissent, qu’ils sortent de ces zones de fragilité qui inquiètent.

Je le souhaite pour Le Soleil, pour tous médias locaux et communautaires, numériques, radiophoniques… on veut ça. Pas pour être gentils avec les journalistes, mais parce que c’est vital pour notre démocratie. Vital.

Je crois sincèrement à l’information locale, à la diversité des sources d’information. Je comprends les gens de lever les yeux en l’air lorsqu’on leur parle de congestion sur la Métropolitaine. On s’en fout.

Les gens de Duberger devraient pouvoir savoir ce qui se passe à Duberger. Idem pour Charlesbourg, Val-Bélair, etc. Une communauté, ça se tisse comment, sinon qu’en ayant les yeux ouverts sur ce qui nous entoure?

Et ce n’est pas exagéré du tout de parler de santé démocratique lorsque l’on aborde l’avenir des médias. Qu’il y ait des critiques envers eux, ça se comprend. Il reste que c’est un métier qui s’appuie sur la rigueur, l’objectivité (autant que possible) et sur l’information juste, vraie et vérifiable.

Or, pour se faire une tête avant de voter, ça, vraiment, on en a besoin. Les chroniqueurs sulfureux, c’est distrayant… mais, ce n’est jamais comme d’avoir la possibilité de lire de l’information fiable. Et ça ne remplace pas non plus l’information locale qui nous dit ce qui se passe dans notre petit monde.

Dès lors, il va falloir assurer l’avenir de nos médias locaux. Comment? Lançons des solutions. Bien sûr, le soutien financier du politique est inévitable.

Mais, nous avons tous un petit bout de chemin à faire. En s’abonnant local, en écoutant local, en lisant local… et en achetant local, notamment auprès de ceux qui soutiennent l’info locale.

C’est une roue. Il faut l’alimenter, ensemble. Après tout, c’est de notre avenir à tous dont il est question…

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