Québec doit mieux se positionner par rapport à l’international

Étienne Grandmont, député solidaire dans Taschereau. (Photo : Mélissa Gaudreault)

Lors de notre entrevue avec Étienne Grandmont, qui portait beaucoup sur la mobilité durable et le transport, nous avons aussi abordé avec lui l’immigration et le tourisme durable.

Par Mélissa Gaudreault

Immigration

L’immigration est en constante hausse au Québec, ce qui est une bonne chose notamment pour la main-d’œuvre mais pas seulement, mais malheureusement le processus d’immigration au Québec n’est pas adapté à la demande grandissante, selon l’avis du député solidaire.

D’abord, il pense que l’immigration ne sert pas uniquement à pallier à la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi à enrichir notre société multiculturelle inclusive.

Mais pour pouvoir dire que le Québec est réellement une société multiculturelle inclusive, on « doit faire la place à l’immigration, qui va augmenter parce qu’il y a de plus en plus de gens qui vont vouloir quitter leurs pays d’origine notamment en lien avec les changements climatiques. On contribue au problème, il y a une certaine rarification de ressources comme l’eau. Les changements climatiques vont aussi augmenter les conflits à l’international. Comme on fait partie du problème, il faut aussi faire partie de la solution aux changements climatiques », explique-t-il.

Sauf que pour faire de la place à l’immigration, il faut revoir les processus et les démarchent qui sont beaucoup trop longues selon le député et régler la question de la reconnaissance des diplômes et de l’expérience, qui empêchent des gens qualifiés provenant de l’international de travailler dans leurs domaines et de régler en partie le problème de main-d’œuvre, surtout dans des secteurs techniques et en demande comme la médecine ou l’ingénierie.

« Ensuite, la question des réunifications familiales, je ne comprends pas qu’on garde des familles séparées pour des délais qui vont jusqu’à trois-quatre ans, pour moi c’est des cas humanitaires. Tu devrais pouvoir voir grandir tes enfants. Dans les provinces canadiennes, on met un délai limite de 12 mois, alors qu’ici on est rendu à des délais de trois-quatre ans, ça n’a juste pas de bon sens. Je pense qu’on fait beaucoup de politique sur le dos de l’immigration. À la CAQ, il y a une certaine forme de nationalisme qui est basé sur une crainte de l’autre, de l’étranger, de l’immigrant, qui n’a pas sa place au Québec. On n’est pas comme ça, on est une société inclusive. S’il y a un nationalisme à avoir au Québec c’est celui qui nous définit par rapport au Canada et non pas par rapport aux étrangers. C’est pas comme ça qu’on va avancer comme société, en étant une société refermée sur nous-mêmes. » – Étienne Grandmont

Tourisme durable

Un autre aspect important en lien avec le rapport entre le Québec et l’international, que l’on peut ressentir ici même dans la ville historique de Québec, est le tourisme durable.

Quand on pense au tourisme durable, on pense d’abord et avant tout à l’aspect environnemental, mais le concept inclut aussi l’aspect économique et dans le cas qui nous intéresse l’aspect social.

Étienne Grandmont se réjouit de voir l’effort que des municipalités comme Québec ou Montréal mettent dans le dossier du tourisme durable et surtout concernant l’aspect social, notamment en consultant les citoyens pour s’assurer que les villes ne deviennent pas uniquement des destinations touristiques et qu’elles demeurent des milieux où il est agréable de vivre.

Il pense d’ailleurs que si les citoyens se réapproprient leurs villes et qu’ils y sont heureux, les touristes qui vont venir visiter le Québec vont le ressentir et cela va contribuer à leur donner une bonne impression de notre belle province, et c’est l’avenir du tourisme.

« L’impression que les touristes vont garder du Québec passe beaucoup par l’interaction qu’ils vont avoir avec la population locale et le regard que celle-ci va avoir sur eux. Les municipalités travaillent vraiment sur un tourisme qui respecte les gens qui habitent nos villes. Le tourisme est important, mais il faut trouver des façons d’avoir un tourisme qui est respectueux des milieux dans lesquels il se déploie. Au gouvernement, on n’a pas développé des réflexes pour ça. Le tourisme durable pour beaucoup de gens c’est juste les pratiques une fois rendu sur place (ex. : minimiser l’utilisation de l’automobile), mais c’est plus que ça. Il faut développer un réseau de transport interurbain structurant », pour réduire le nombre d’automobiles et la congestion. – Étienne Grandmont

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