Casse-Noisette : un classique indémodable

casse noisette ballet danse grand theatreLa jeune Clara et son petit frère Fritz qui se chamaille pour avoir le Casse-Noisette. (Photo : Philippe Mousette)

J’ai assisté hier soir à la première du spectacle Casse-Noisette interprété par les Grands Ballets Canadiens au Grand Théâtre. C’était un rêve que j’avais depuis mon enfance et je peux dire sans hésiter que je n’ai pas été déçue.

Par Mélissa Gaudreault

Danse et Jeu d’acteur

  • La danse, ce n’est pas seulement danser, c’est aussi jouer un rôle.

Même si c’est un ballet, il y avait plusieurs passages durant le spectacle où il n’y avait pas de danse ou très peu.

Ces passages, qui permettaient d’amener l’histoire et de présenter les personnages, prouve que Casse-Noisette est une œuvre pour tous, pas seulement pour celles et ceux qui aiment le ballet et la danse.

On avait l’impression de regarder un film plus qu’un ballet et montre la qualité du jeu d’acteur des artistes qui nous transportaient avec eux dans l’histoire.

  • Certaines personnes peuvent penser que c’est une histoire fantastique de Noël pour enfants, mais c’est surtout un chef-d’œuvre en termes de danse.

Je connaissais assez bien l’histoire et le ballet avant d’y assister en vrai, donc je reconnaissais les personnages, les scènes, les danses, les musiques, et j’étais excitée à chaque fois qu’un de mes passages préférés arrivaient.

Mes danses préférées du ballet étaient la valse des fleurs, la valse des flocons, la bataille entre les rats et les soldats ainsi que la longue scène du party de Noël au tout début, qui ont toujours été mes préférées.

J’ai trouvé que le niveau de danse étaient très impressionnant, surtout chez les jeunes danseurs qui m’ont beaucoup surprise et émerveillée.

Un art en constante évolution

  • Le domaine artistique évolue constamment – le milieu de la danse ne fait pas exception – et les arts ne servent plus seulement à divertir, ils ont comme but de faire réfléchir, de créer des débats, et de faire progresser la société.

C’est un classique indémodable, selon moi, et une œuvre importante pour notre société principalement en raison des danseurs au masculin.

Que ce soit le jeune qui jouait le rôle de Fritz (le petit frère de Clara), celui qui interprétait le Casse-Noisette, ou les cavaliers qui soutenaient (littéralement) les reines de chacun des royaumes (Royaumes des neiges, des bonbons et des fleurs), ils sont la preuve que la danse peut être virile et que ce n’est pas un sport de filles, et même qu’elle a besoin de solides partenaires pour effectuer tous ces magnifiques portés.

J’ajouterais que ce sont eux qui ont effectué le plus grand nombre de pirouettes en continu ; j’en ai compté dix je crois de la part d’un des princes.

J’ai aussi beaucoup aimé que la distribution soit composée de danseur.euse.s de diverses nationalités (ex.: afro-américain) et ces derniers jouaient souvent des rôles principaux.

Ça évoque l’évolution qu’il y a eu dans le milieu de la danse, parce qu’il n’y a de cela pas si longtemps on n’aurait pas vu cela. C’était auparavant un milieu très fermé et stricte sur le plan de l’image.

Une esthétique magique et réfléchie

Outre au niveau de la danse et du jeu, il y a d’autres éléments qui font d’un ballet une œuvre d’art entière.

  • Les décors

D’abord, les décors étaient vraiment bien faits selon moi.

Bien qu’ils constituaient principalement en des rideaux (donc du 2D), la manière dont ils étaient disposés en superposition et le fait que plus on progressait dans la pièce, plus on tirait des rideaux et plus la scène paraissait profonde.

On avait vraiment l’impression que c’était du 3D et que l’on se trouvait réellement sur les lieux de l’histoire.

  • Les costumes

Ensuite, je ne connais pas tous les détails de chaque époque et de chaque pays, mais j’ai trouvé que les costumes représentaient bien l’époque à laquelle se déroule l’histoire et les différents personnages, surtout ceux de nationalités diverses (ex: les arabiques, les chinois, les roumains?, etc.).

J’avais par contre certaines attentes qui n’ont pas nécessairement été rencontrées pour certains costumes comme ceux des flocons, des fleurs, et de la Fée Dragée ; ils m’ont surpris mais ont été bien pensés.

Les jupes dans les tons de mauve avec une touche argentée des flocons captaient la lumière et volaient lorsque les danseurs bougeaient (surtout quand elles tournaient), c’était magique.

Je m’attendais à voir les danseuses porter des costumes de couleurs clairement différentes pour les fleurs, ce qui n’était pas le cas.

Il y avait quelques différences notables si l’on s’y attardait même si ce n’était pas évident à voir, mais je les ai trouvés magnifiques.

Les détails sur les léotards et les couleurs des multiples couches de tissus des jupes étaient minutieusement imaginées ; c’étaient des œuvres d’art en soi.

Le costume qui m’a frappé le plus est celui de la Fée Dragée. Je pensais peut-être à tort qu’il serait dans les teintes de rose ou mauve, couleurs qui rappellent clairement les bonbons, mais il était à ma grande surprise orange.

Ça m’a un peu dérangé, mais il était tout de même incroyable comme les autres. Je me demande bien à quoi la couleur fait référence, peut-être à la Russie et à Tchaïkovski?

Un chef-d’œuvre musical

Enfin, le dernier élément (et non le moindre) que j’aimerais mentionner est la musique.

Parce qu’au-delà de la danse, un ballet et surtout une œuvre comme Casse-Noisette ne peut se faire sans une musique incroyable.

Je connais assez bien (pour ne pas pas dire par cœur) l’histoire de Casse-Noisette et la musique (que j’écoute toujours à l’approche du temps des fêtes), mais on dirait que ce n’est qu’en assistant en live au spectacle que j’ai réalisé à quel point elle est incroyable et indispensable.

J’ai aussi pris conscience de sa beauté parce que la trame sonore du spectacle ne vient pas d’un ordinateur.

Le son vient des instruments qui sont maniés avec brio par les musicien.ne.s de l’Orchestre symphonique et il est pure, naturel, harmonique.

De plus, ayant moi-même fait partie d’un orchestre (si l’on veut) lorsque j’étais au secondaire, j’ai pu apprécié et reconnaitre beaucoup des instruments, comme le saxophone alto, la clarinette et la trompette, et surtout reconnaitre le talent et le travail qu’il y a derrière une performance comme celle-ci.

Photos

Pour voir plus d’images captées notre photographe Philippe Moussette, consultez le lien suivant : https://photos.app.goo.gl/cHT16v7Jt8Aoay9F7

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