Cœur de loup évolue avec les enjeux de son quartier

Nathalie Jourdain, fondatrice de la marque et boutique Cœur de Loup, au 41 rue Saint-Vallier Est. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Nathalie Jourdain, fondatrice de la marque et boutique Cœur de Loup, au 41 rue Saint-Vallier Est. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Sur la rue Saint-Vallier Est, la boutique de vêtements Cœur de Loup évolue depuis 13 ans au gré des projets de sa créatrice.

Par Estelle Lévêque

Nathalie Jourdain a insufflé son style, mais aussi ses valeurs dans sa boutique. Débutée dans un petit local sur l’avenue des Oblats en 2010, Cœur de Loup a aujourd’hui pignon sur rue à la frontière des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur. 

Que ce soit à cette adresse ou sur sa boutique en ligne, chaque vêtement vendu par Cœur de Loup est pensé et cousu de À à Z par la créatrice. Afin de valoriser une plus grande diversité corporelle, Nathalie offre un service sur-mesure, au même tarif qu’une taille standard.

« Je veux offrir à tout le monde la chance de s’habiller. Quand on pense au sur-mesure, on pense tout de suite aux tailles fortes. Mais parfois c’est une question de détail, de proportions. Ça peut être avoir une forte poitrine et des petites hanches, ou le contraire. Parfois c’est une question de longs bras, ou d’être une personne grande qui se retrouve tout le temps avec des pantalons trop courts. »

Nathalie Jourdain

Une évolution organique

Seule à la tête de son commerce, Nathalie Jourdain est à la fois designer, couturière, vendeuse, gestionnaire. Ces différentes casquettes intrinsèques aux très petites entreprises vient avec une certaine liberté. Ainsi, Cœur de Loup évolue au même rythme que celle qui en est à l’origine.

De plus en plus, l’entrepreneuse se donne l’occasion de créer de nouvelles pièces, au fil de son inspiration. Ainsi, les collections saisonnières sont présentées au fur et à mesure que la saison avance. « À l’avenir, je pense que j’aimerais me laisser plus de place pour créer des pièces de dernière minute qui me font plaisir, plus suivre mon énergie. Aussi, depuis des années, le côté plus artistique de la mode m’attire. »

À plus court terme, Nathalie fait évoluer ses collections vers une fabrication plus éco-responsable. Elle déplore toutefois le prix des tissus entièrement fabriqués au Québec. « Si je veux offrir des vêtements à un prix accessible, je ne suis pas capable de m’offrir ça », affirme-t-elle. Ainsi, la couturière se concentre sur les fournisseurs de tissus biologiques ou oeko-tex. Ce label certifie que le produit est exempt de substances nocives pour la santé, que ce soit pour les consommateurs ou lors de sa fabrication. 

Itinérance et consommation : un enjeu de quartier

Même si elle se réjouit de l’emplacement de sa boutique, Nathalie Jourdain ne peut fermer les yeux sur certains enjeux du quartier Saint-Roch. Installée dans la même rue que le centre de consommation supervisée Interzone, la commerçante se désole de l’augmentation de situations problématiques. 

« Au début ça se passait bien », affirme celle qui a appuyé le projet Interzone lors de son ouverture, au printemps 2021. « Mais là, ça a vraiment augmenté. Si les gens arrivent pour s’injecter, puis qu’il y a une rupture de service, ça arrive vraiment souvent qu’ils s’injectent en arrière, dans nos parkings. »

En effet, Interzone a rencontré une très forte demande pour ses services depuis son ouverture. Pour Nathalie, cette situation représente un frein à l’embauche d’une employée pour l’épauler à la boutique. « Je trouve ça difficile d’engager quelqu’un pour faire les fins de semaines ici qui se retrouvera à devoir gérer ça ; c’est une responsabilité plate à lui donner », laisse-t-elle tomber.

Travaux et SDC ?

Au-delà des enjeux sociaux, la boutique Cœur de Loup rencontre des désagréments dûs aux constructions environnantes. « Il y a trois travaux en ce moment au niveau de Saint-Vallier, en plus des travaux de canalisations », lance Mme Jourdain. Bien consciente de ne pas être un cas isolé, elle se désole toutefois de ne recevoir aucun soutien d’une Société de Développement Commercial.

Réservées aux commerces situés sur les artères principales, les SDC accompagnent et soutiennent leurs membres dans leur développement. Celle-ci peut prendre la forme d’aide financière, de stimulation de croissance des affaires, de promotion des commerces.

Malgré son intérêt à trouver un local sur les rues Saint-Joseph ou Saint-Vallier Ouest, la commerçante s’est cognée aux tarifs trop élevés pour son budget. « Je trouve ça vraiment dommage. Un restaurant, un salon de coiffure et les gros magasins sont capables de se payer ça, mais ça ne pousse pas à développer des commerces indépendants. »

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