De l’art de produire autrement

Les artistes Fovelle et Binette, de Québec, lancent une collection de merchandising réalisée localement. (Crédit photo : Fovelle et Binette)Les artistes Fovelle et Binette, de Québec, lancent une collection de merchandising réalisée localement. (Crédit photo : Fovelle et Binette)

Fovelle et Bino, artistes de Québec, ont relevé le défi de créer du merchandising alternatif, réalisé avec conscience, patience et amour.

Par Estelle Lévêque

Amis dans la vie, Andrée-Anne Binette et Jean-Christophe Audet Maisonneuve partagent le goût de la création. Designer, Andrée-Anne crée des images qu’elle concrétise en tatouage, design graphique et illustration. De son côté, Fovelle, musicien et producteur, s’exprime à travers une musique électro-pop-disco.

Après un travail de plusieurs semaines, ils dévoilent une collection de produits fabriqués ensemble. Loin d’une énième série d’objets créés aussi vite qu’ils seront vendus, Fovelle et Bino proposent une façon de « faire du merch autrement ». En entrevue, ils nous présentent ce projet réalisé avec conscience, patience et amour.

Fournisseurs locaux

À l’heure où l’empreinte écologique désastreuse de la mondialisation de la production n’est plus à prouver, les fournisseurs locaux entrent en jeu. Ainsi, pour la fabrication de leurs t-shirts, les deux artistes se sont tournés vers l’entreprise C’est beau. En marche depuis 2012, celle-ci propose des vêtements réellement écologiques et abordables, fabriqués à 95% au Québec. 

« On a cherché pas mal avant de les trouver. Mais, quand on les a trouvés, on était vraiment contents », lance Andrée-Anne. « Ils sont vraiment confortables, on voit que c’est de la qualité, c’est vraiment le fun », ajoute Jean-Christophe.

En effet, en outre de la démarche écologique parce que locale, cette recherche de qualité et durabilité des produits est rapidement entrée en ligne de compte. « On ne voulait pas faire des t-shirts made in china avec du tissu qui brise après trois lavages », laisse tomber le musicien Fovelle.

Pour le papier des illustrations imprimées, les deux artistes ont contacté la papeterie St-Armand, qui fabrique son papier dans le centre-ville de Montréal. Bien que celle-ci ait annoncé fermer ses portes d’ici quelques semaines, Andrée-Anne tient à rassurer les intéressés : il existe de nombreuses autres papeteries qui fabriquent du papier de qualité au Québec.

Fovelle, Bino et le fait-maison

Au sujet des sacs en tissu, les artistes se sont confrontés à un petit obstacle. « Je n’arrivais pas à trouver des produits accessibles en termes de prix, éthiques et faits ici. Donc je me suis rabattue sur l’idée de les faire moi-même », explique l’artiste Bino.

À partir d’un tissu magasiné dans une boutique à Terrebonne, la designer aux nombreuses compétences a donc cousu la petite vingtaine de sacs, à la main, chez elle. Quant à l’impression en sérigraphie, ce fût l’occasion pour Fovelle et Bino d’expérimenter cette nouvelle technique. « C’était de l’apprentissage en même temps qu’on le faisait », explique Fovelle. « C’était vraiment excitant, parce que chaque nouvelle impression était une surprise. »

Au regard de cette démarche alternative, les deux artistes tirent un bilan très positif de ce projet. Quand on leur demande si le jeu en vaut la chandelle, leur réponse est claire.

« J’invite les gens à le faire. C’est du temps, c’est des efforts, mais en même temps si c’est pas toi qui y met ce temps là, qui va le mettre ? », questionne Jean-Christophe. « On est contents d’y avoir mis de notre temps, de l’avoir fait nous-même plutôt que par une main d’œuvre sous payée. On retire aussi une fierté supplémentaire dans le fait d’avoir fait l’impression nous-même, ça ajoute encore plus de notre présence dans le produit. »

Pour en savoir plus, consulter le site internet de Fovelle et le portfolio de Andrée-Anne Binette.

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