Situé sur l’avenue Salaberry, dans le quartier Montcalm, le Marché de proximité de Québec entretient depuis 16 ans le lien entre mangeurs engagés et producteurs locaux.
Par Noémie Berne
En 2007, avec le soutien de l’organisme écologiste Les AmiEs de la Terre dans lequel elle militait pour des questions liées à l’agroalimentaire, Annick Béland Morin fonde le Marché de Proximité de Québec. Un tournant dans sa vie professionnelle qui a su donner du sens à sa démarche de locavorisme.
« Je ne m’enlignais pas vraiment pour faire ça, j’étudiais en anthropologie à l’époque, mais l’agriculture a toujours fait partie de ma vie. Avec les questionnements agroalimentaires et la militance c’est devenu plus politique et social. J’étais donc très enthousiaste à l’idée de structurer un projet comme celui-ci pour Québec », explique la directrice du Marché.
16 ans plus tard l’épicerie 100% locale continue de tenir ses promesses ; revaloriser le travail des producteurs et répondre à la demande des consommateurs engagés. Pour Annick Béland Morin, il est indispensable de maintenir et consolider le lien entre ses deux acteurs de l’alimentation durable. « On est persuadé qu’une des clés pour la résilience des collectivités c’est de pouvoir reconstruire ce lien-là. Ce qui permet à des fermes de rester en vie et à des gens de manger mieux. »
Des producteurs locaux triés sur le volet
Le Marché de proximité de Québec travaille avec 42 producteurs tout au long de l’année. Parmi eux, un peu plus de 75% viennent de la grande région de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.
« On est à une moyenne globale de 100km du centre-ville de Québec, versus 2400km dans une épicerie conventionnelle. Donc on est gagnants, il n’y a pas de doute. »
Annick Béland Morin, fondatrice et directrice du Marché de Proximité de Québec.
Le choix des producteurs membres ne se fait pas sur le seul critère de la proximité. Toutes les exploitations sont visitées en amont afin de s’assurer qu’elles sont en cohérence avec les valeurs du marché, que ce soit sur des questions écologiques ou éthiques.
Afin de pérenniser la collaboration, le relationnel a également toute son importance. Annick Béland Morin et son équipe recherchent avant tout des collectivités saines et des éco systèmes sains. « Il y a proximité dans notre nom. On est dans la convivialité, il faut que ce soit facile de travailler avec les producteurs membres. On veut avoir des contacts directs, faire des sorties à la ferme, savoir ce qu’il se passe vraiment sur place », explique la fondatrice du Marché.
Un système qui facilite la vie des mangeurs et des producteurs
Le site internet du Marché a été conçu pour simplifier la logistique et les transactions entre mangeurs et producteurs.
Côté producteur, l’espace virtuel offre un contrôle total sur la gestion de ses stocks. Il a accès en temps réel aux commandes en ligne. Il peut ainsi livrer les quantités exactes commandées et minimiser les pertes. En plus de renseigner lui-même la disponibilité des produits, il décide aussi du prix de chacun d’eux.
« En laissant la responsabilité au producteur de fixer lui-même son prix, c’est comme si on remettait une partie de la relation d’équité entre le producteur et le mangeur dans les mains du producteur. »
Annick Béland Morin, fondatrice et directrice du Marché de Proximité de Québec.
Côté mangeur, le fonctionnement est tout aussi avantageux. Celui-ci peut composer son panier sur le site internet du marché, chaque semaine, du vendredi 10h au lundi 23h. Aucun minimum d’achat n’est requis et les commandes peuvent être passées à la fréquence désirée. Il récupère ensuite son panier au 870 Avenue de Salaberry, local 111. Les jours de cueillette sont le mardi, mercredi et jeudi de 15h30 à 19h. Chaque panier est constitué sur place au moment où l’adhérent vient récupérer sa commande.
Bénévoles et salariés sont engagés et prennent le temps d’échanger avec les mangeurs, comme l’explique Annick Béland Morin. « On aime la cause, on est là pour la soutenir. On va parler de la réalité des producteurs, échanger avec les gens sur des recettes, mais aussi sur des enjeux plus larges concernant l’agroalimentaire. »
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