Le Drague : un lieu de rassemblement inclusif pour tous

dragueLe Drague : un lieu pour être fier d'être soi-même. (Photo : Facebook Drague)

Saint-Jean-Baptiste – Jean-Philippe Blondeau, propriétaire du bar le Drague, nous parle de ce que l’établissement offre à la communauté et d’enjeux LGBTQ+.

Par Mélissa Gaudreault

L’établissement a été acquis en 1979. Connue à la base comme la taverne Chez Baptiste, il est officiellement devenu le Drague en 1983.

Avant cela, on retrouvait plusieurs bars gais, lesbiennes ou autres, qui ne convenaient qu’à une « catégorie » de gens.

La création du bar témoigne de l’évolution des mœurs et d’une plus grande ouverture d’esprit.

À l’opposé, le Drague accueille toute personne qui s’identifie à la communauté LGBTQ+ ainsi que le reste de la société.

« Notre clientèle aujourd’hui se rejoint sur un système de valeurs communes et non plus d’orientation », explique le propriétaire du Drague.

Les gens qui fréquentent l’endroit se sentent en sécurité et peuvent être eux-mêmes, sentiment qui n’est pas complètement présent dans la société actuelle.

« Les gens ne se cachent plus, mais le Drague demeure un endroit où les gens se sentent respectés et n’ont pas peur d’exprimer ce qu’ils sont, ce qui n’est pas encore nécessairement le cas en société en général. Les gens peuvent craindre de le dire par peur de se faire invectiver, insulter, violenter. » – Jean-Philippe Blondeau

Outre le côté bar, le Drague est aussi un lieu artistique qui offre toutes sortes de prestations ; drag queens/kings, personnificateurs, groupes de musique ainsi que des drag-brunchs, des soupers-spectacles du côté du restaurant Elli, entreprise connexe du Drague, et plus encore.

L’entreprise est également très présente lors de la Fête Arc-en-ciel qui célèbre la communauté LGBTQ+.

Enjeux LGBTQ+

Comme il y a de plus en plus d’ouverture d’esprit de la part des gens et que les gens de la communauté LGBTQ+ découvrent leurs identités, il est rendu difficile de savoir précisément quel est l’acronyme pour représenter cette communauté.

Jean-Philippe Blondeau pense qu’aujourd’hui les gens cherchent moins à se catégoriser, à se mettre des étiquettes.

« Je vois ça comme un disque chromatique, où tout le monde se situe à un endroit propre à lui/elle sur le disque. »

Par ailleurs, on parle de plus en plus des enjeux LGBTQ+ qu’avant lorsque c’était un sujet plus tabou, et les gens ont maintenant plus conscience des discriminations liées au genre.

Cependant, même si les choses se sont améliorées au fil des années, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Laisser tomber les étiquettes serait un premier pas dans la bonne direction, déclare-t-il. On a commencé à le faire en modifiant les catégories de genre sur les documents officiels, mais comparativement, les toilettes sont encore étiquetées hommes/femmes, sauf au Drague.

L’utilisation du pronom iel pour identifier les personnes appartenant à la communauté LGBTQ+ contribue aussi à faire avancer la cause et mieux la comprendre.

Néanmoins, certaines personnes ont toujours de la difficulté à accepter cette nouvelle réalité par peur du changement et c’est souvent l’ignorance qui cause cette peur, donc informer et éduquer les gens sur ces enjeux est essentiel. Ainsi, le respect et l’écoute dans toute la société est primordial.

On peut illustrer cette notion clairement avec l’affaire Barbada qui a fait jaser dernièrement. Pour Jean-Philippe Blondeau, ce n’est pas une problématique plus que c’en était avant que les gens en parlent. Selon lui, c’est du divertissement et le contenu transmis aux enfants est approprié.

« Les parents disent que ça n’a pas sa place dans les écoles mais pourtant on parle de racisme et ça a sa place, c’est de l’éducation. Il faut faire la différence entre un artiste drag qui est dans un bar avec des gens de 18 ans et plus à minuit le soir et l’artiste drag qui est avec des enfants dans une bibliothèque ; le discours est différent. »

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