Chronique : Une religion en voie d’apparition

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Par Martin Claveau

Ça fait plusieurs fois que je mentionne, mais ça me gosse un peu moi la nouvelle religion écologique. Plus je regarde ça aller, plus je trouve que tout ça s’apparente à une doctrine dont le crédo se met en place. Comme dans la religion, il y a beaucoup de donneurs de leçons. Il y a des tendances, des gens qui croient détenir la vérité et bien sûr, certains sont plus zélés que d’autres. Il y a aussi ceux qui tirent avantage de la foi aveugle des autres. À mesure que le culte gagne des adeptes, il devient de plus en plus difficile de remettre ses dogmes en question et quand on ose le faire, on se retrouve damné.

Dans une religion, Il y a, pas mal toujours, un message plutôt sain au départ. Puis, avec le temps, comme c’est le cas de ces grands arbres qui commencent à pourrir de l’intérieur, le message se pervertit et, en bout de ligne, on se retrouve, souvent bien loin de ce qui lui avait donné naissance au départ.

Quand, près de chez nous, il devient pratiquement sacrilège d’abattre des arbres pour le bien collectif, je crois qu’on s’éloigne pas mal loin du souhait de juste vivre en harmonie avec la nature. Qui sait si, dans le futur, je ne blasphémerai pas en vociférant des mots comme canopée et mobilité?

Je suivais, avant Noël, l’événement quasi-mystique de la COP15 et son moment Montréal, où un genre de clergé privé de sommeil est parvenu à un accord auquel le commun des mortels ne comprend pas grand-chose. Je me disais que ça devait un peu ressembler à ça, les premiers conciles de l’Église catholique qui ont jeté les bases du culte que des légions de fidèles se sont employés à dénaturer ensuite.

Alors, je ne sais pas trop quoi en penser de tout cette liturgie environnementale qui s’impose et de la pénitence qu’on nous prescrit. Comble d’ironie, en écoutant parler le ministre Steven Guilbeault, durant cette grand-messe, je me disais justement que ce dernier ressemble pas mal à l’image mentale que j’ai de Jésus. En plus, un paquet d’observateurs qualifiaient de miracles cet accord auquel je ne décrypte que des vœux pieux. Je trouve donc qu’il y a une ferveur un brin trop religieuse à mon goût dans tout le mouvement écologiste en général. Moi ça me porte à réfléchir et à me poser des questions, est-ce que j’en ai le droit?

Je sais bien que le « tout à l’auto » n’est pas bon pour la planète, mais le « tout à la nature » ne serait probablement pas tellement bon pour moi, ni pour la plupart de mes semblables du reste. En toute chose il faut privilégier l’équilibre et faire la part des choses. La nature que certains admirent, comme une déesse mère, est souvent violente envers ses créatures. La perspective de me disloquer dans un trou noir au centre de la galaxie ne me réjouit pas tant que ça.  

Comprenez-moi bien, je n’ai rien contre le fait de bien comprendre notre planète et de la protéger, mais je suis aussi de ceux qui croit que l’être humain, tout imparfait qu’il soit, est aussi pas mal ce qui lui est arrivé de meilleur. Mieux vaudra toujours une nature altérée, mais habitée par quelqu’un qui a une conscience et qui l’apprécie, qu’une nature pure qu’un Tyrannosaure Rex domine, se contentant de manger, chier et de se reproduire, jusqu’à ce qu’une comète passe et ruine son garde-manger.

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