Chronique : En ski de fond comme dans la vie

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Par Martin Claveau

J’ai fait du ski de fond toute ma vie sans rien y comprendre. J’ai commencé, comme bien des gens, avec mes parents et mon frère quand nous étions jeunes et que c’était à la mode.

Rapidement, j’ai préféré le ski alpin, mais j’ai toujours continué à faire du ski de fond à l’occasion. J’ai ainsi « skidefonné » un peu partout dans la région.

J’ai découvert le camp Mercier, au mont Grand-Fonds, Duchesnay et plein d’autres endroits bucoliques. C’est un exercice plaisant à faire quand on ne se maltraite pas dans une côte qui monte comme la face d’un singe…

Je n’ai jamais trop compris le concept de la cire sous les skis. Ou plutôt, je l’ai compris plusieurs fois et je l’ai oublié. Un peu comme la méthode pour faire une division à la main qu’on nous apprend au primaire.

Quand on me le réexplique, ça me revient, mais ça repart aussitôt dans un racoin de mon disque dur passé date.

Bref, j’appliquais ma cire un peu n’importe comment sur mes vieux skis, Fisher, achetés il y a une douzaine d’années et qui ont fait la « job » longtemps en étant ciré tout croche.

Ma blonde a pris goût au ski de fond durant la parenthèse pandémique, au point qu’elle préfère maintenant cette activité au ski alpin. Quand c’est possible, elle y va plusieurs fois par semaine.  

Il y a un an, lasse de cirer ses skis, tout croches, comme moi, elle s’est procuré des planches sans fartage qui lui conviennent à merveille.

Elle skie depuis 2-3-4 fois par semaine sur le bord de la Saint-Charles ou ailleurs et elle arbore un gros sourire quand elle le fait.

Lors d’une sortie où je l’ai accompagné l’an dernier avec mes vieux skis, j’avais mal choisi ma maudite cire et je collais littéralement à la piste. Elle déplorait un peu que je ne l’accompagne pas assez souvent et qu’elle allait devenir sans doute trop bonne pour moi à la longue.

Piqué au vif et, restreint par mon équipement de l’ancien temps, je me suis tanné moi aussi de farter mes skis tout croche.

Croyant que la solution à mon désespoir, se trouvait dans la consommation, je me suis littéralement garroché à La vie sportive, car c’était le seul magasin qui avait des skis pour ma grandeur à ce moment.

Conseillé par une jeune femme, qui n’y connaissait visiblement guère plus que moi, je me suis donc procuré des skis Salomon Skins, sans fartage, pour la modique somme de 350$.

Content de mon achat comme un enfant chez Costco, j’accompagne alors ma blonde et son sourire pour une sortie sur le bord de la rivière.

Cette première est pénible et je chute maladroitement dans une toute petite pente de rien du tout au parc Cartier-Brébeuf.

Mon équilibre est excessivement précaire avec ces « skins », alors que ça ne m’arrivait que rarement de tomber avec mes vieux skis.

Je vais m’habituer me dis-je! Eh bien non!

Quatre sorties plus tard, ma conjointe, découragée, me dit que j’ai encore l’air d’une fille de douze ans en talons hauts avec mes nouveaux skis. Chaque petite côte m’inspire maintenant une crainte qu’aucune pente ne m’a jamais inspiré en ski alpin.

Excédé, je me demande si c’est mon âge ou si ce sont mes nouveaux skis?

Pour en avoir le cœur net, je reviens à mon ancien kit que je farte encore tout croche et, magie, je retrouve mon aisance de skieur du dimanche et le plaisir qui vient avec. Alors je vais continuer comme ça finalement.

La morale de mon histoire est quand on est un pas bon du ski de fond comme moi, ben on va souvent plus loin avec des vieux skis auxquels on est habitué, qu’avec des nouveaux Salomon Skins performants qui se retrouveront bientôt sur Marketplace.

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