Bruno Marchand réitère la primauté du service en français à Québec

Le maire Bruno Marchand en point de presse ce lundi 17 octobre.Le maire Bruno Marchand en point de presse ce lundi 17 octobre. Crédit photo : Sophie Williamson.

Le maire de Québec a tenu à clarifier ses propos suite à la sortie du restaurateur coréen de la rue Maguire qui a été la cible de menaces, faute de pouvoir servir en français.

La polémique linguistique a d’ailleurs forcé vendredi le restaurant Bab Sang à fermer ses portes et le restaurateur à envisager de déménager.

Rappelons que Bruno Marchand avait défendu mercredi dernier l’obligation des commerçants d’offrir le service en français. Il a affirmé qu’il était « inacceptable » de ne pas être servi en français.

Le maire de Québec avait aussi déclaré que la pénurie de main-d’oeuvre ne devait pas servir de prétexte ou être une excuse pour ne pas respecter l’obligation légale, ce qu’il a répété en point de presse ce lundi.

« Être bienveillant » 

Or, Bruno Marchand s’est d’abord défendu d’avoir attaqué directement le restaurateur du quartier Sillery. Il affirme qu’il n’a jamais parlé de ce cas particulier, bien qu’il juge toujours que la situation n’y est pas acceptable.

« Je ne veux pas parler de ce restaurant-là », assure-t-il, précisant plus tard qu’il ne l’a jamais nommé explicitement.

Il réitère que pour lui, l’important est le service en français. Il comprend que ça puisse passer comme de la fermeture, mais que « ce ne l’est pas ».

« On a un devoir d’être bienveillant, mais il y a un cadre qui est clair », insiste-t-il en parlant de l’accompagnement des immigrants.

Le maire de Québec explique avoir été interpellé à cinq ou six reprises depuis l’évènement concernant l’impossibilité pour des clients d’être servis en français dans un commerce et ce, à plusieurs endroits dans la ville.

« Travaillons comme communauté à aider quelqu’un qui veut s’établir ici, poursuit-il. Il faut penser à l’ensemble de l’œuvre : comment on peut aider les commerçants ? »

Bruno Marchand affirme en somme qu’il croit que la Ville peut être meilleure et mieux soutenir les étrangers, notamment quant à l’apprentissage du français. « On ne part pas de zéro, mais est-ce qu’on peut en faire plus ? Oui », soutient-il.

L’opposition attaque le maire ?

En réaction aux propos du maire la semaine dernière, Jackie Smith a déploré qu’il ait fait preuve « d’intolérance et d’intimidation » et a exigé ses excuses.

Le chef de Québec d’abord s’était aussi mis de la partie en déplorant que le maire ait critiqué un commerçant « qui a besoin d’aide » et « qui est pris dans cette situation ».

« Je ne vais pas m’excuser de croire qu’on peut vivre en français », a déclaré Bruno Marchand en réponse.

Il croit d’ailleurs que le dossier a été politisé pour l’attaquer. Il s’est alors mis à lire une chronique écrite par Claude Villeneuve en 2019 où celui-ci défend le service en français.

« Ce n’est pas d’une loi dont on a besoin. C’est d’une colonne vertébrale […] », commence à lire Bruno Marchand. D’après lui, Claude Villeneuve en a profité pour « tirer sur la gâchette » en attaquant le maire, alors qu’il partage lui-même son opinion sur la question de la primauté du français.

Il croit d’ailleurs que s’il avait affirmé qu’il est acceptable d’être servi en anglais dans un commerce à Québec, il aurait reçu autant de critiques.

Une « maladresse »

Claude Villeneuve affirme d’abord ce lundi être content que le maire ait cité une de ses anciennes chroniques, mais tient à « apporter des nuances ».

Il explique que dans son article, il tenait comme point de vue qu’il serait « ridicule de légiférer contre le Bonjour-Hi ».

« Ce que j’entends sur le Bab Sang, c’est que ce n’est pas un endroit où on ne veut pas nous servir en français, poursuit-il. Ce ne sont pas des gens qui refusent de se conformer […] Ce sont des gens qui essaient de s’adapter et qui n’y sont pas encore parvenus. » 

Selon le chef de Québec d’abord, sa chronique n’aborde pas le même genre de cas, puisqu’il s’agit de commerçants qui refuseraient de se conformer et non qui ont de la difficulté à s’adapter.

Toutefois, il ne remet pas les intentions de Bruno Marchand en question, mais plutôt les effets de son intervention. D’après le chef de l’opposition, sa déclaration aurait donné la licence à certaines personnes « pour assumer leurs sombres sentiments » et aurait libérer les messages haineux.

« Bruno Marchand n’a pas voulu stigmatiser un commerçant, il n’a pas voulu le chasser, continue-t-il. Par contre, moi dans ma boîte courriel, j’ai des courriels de gens qui m’écrivent « Je suis 100% d’accord avec le maire, il faut qu’il s’en aille. » […] Donc, ce que j’aurais aimé qui ressorte du message de Monsieur Marchand, c’est l’aide qu’il faut amener à ce commerçant-là. »

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