Une de moins : quand la fiction et la réalité se confondent

L'autrice Chrystine Brouillet est une pionnière dans l'écriture de romans policiers au Québec. (Photo : Mélissa Gaudreault)

Chrystine Brouillet nous offre une histoire affreusement près de la réalité avec son nouveau roman Une de moins, dans lequel la détective Maud Graham enquête sur des féminicides.

Par Mélissa Gaudreault

Maud Graham est une enquêtrice du Service de police de la Ville de Québec. Le roman Une de moins est le vingtième de la série.

« Au moment où la pandémie a commencé, je me suis dit que je ne pouvais pas écrire tout de suite parce que je ne sais pas comment ça va se terminer. À partir de mars 2020, j’ai pris des notes, j’ai fait un journal de pandémie et le 18 mars j’ai écrit Il y aura de plus en plus de femmes qui vont être assassinées par leurs conjoints violents parce qu’elles sont enfermées avec leurs bourreaux. »

Dans le roman, il y a un personnage, Claire, qui a été dans une relation avec un homme violent, Hugo, et qui a quitté Montréal pour fuir cette relation toxique, mais Hugo va éventuellement déménager à Québec.

Les thèmes sont les féminicides, la haine contre les femmes, la pandémie, l’isolement/confinement, qui sont tous des thèmes très actuels.

L’ambiance du roman est assez sombre, sauf par moments où elle est plus légère et joyeuse lorsque les personnages se rassemblent pour manger ensemble.

Fait intéressant, les plats mentionnés dans l’histoire ont réellement été testés par l’autrice. Il y a aussi toujours des chats et l’aspect de gourmandise dans ses romans.

Démarche littéraire

Chrystine Brouillet a été la première femme au Québec à écrire des romans policiers il y a 40 ans.

Elle a créé le personnage de Maud Graham parce qu’il n’y avait pas de personnage qui lui ressemblait dans les romans policiers qu’elle lisait. Elle trouvait que les personnages féminins étaient très stéréotypés.

« J’avais envie d’un personnage de femme crédible, alors j’ai créé Maud Graham, qui est une femme ordinaire avec des problèmes comme de concilier le travail et la famille, se mettre au régime, arrêter de fumer, faire des erreurs et qui fait un métier hors de l’ordinaire. »

Dans cette nouvelle intrigue, Maud Graham a une cinquantaine d’années au contraire des premières histoires dans lesquelles elle avait une trentaine d’années au début de sa carrière. C’est une femme chauvine, entêtée, persévérante, elle veut protéger ses proches et les personnes vulnérables et elle a une bonne relation avec son équipe de travail.

Briser les tabous

Il est important de parler de sujets comme la violence conjugale et d’agir en conséquence pour espérer un jour enrayer ou du moins diminuer cette problématique.

« J’avais déjà parlé de la violence conjugale dans d’autres de mes romans, mais je trouvais qu’il fallait en reparler. C’est un phénomène qu’on connait mieux, on en parle davantage qu’auparavant, les corps policiers sont mieux formés pour aider les femmes. »

Bien des femmes restent avec leurs conjoints malgré leur situation, notamment en raison de l’inflation ou de la pandémie, qui sont possiblement en danger.

« Dans un salon du livre, il y a une femme qui est venue me voir et m’a dit que parce qu’elle a lu mon roman elle a compris qu’elle devait se sortir de sa relation malsaine. »

On doit ainsi être plus vigilants envers les femmes et les enfants victimes de violence conjugale, on doit leur montrer qu’on est là pour elles.

L’éducation citoyenne est essentielle dans ce dossier et on voit déjà un changement en ce sens, par exemple avec les jeunes garçons qui ont conscience des défis rencontrés par les filles et qui les soutiennent (ex.: le cas du port de jupe à l’école).

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