Territoires des Amériques : le voyage d’une vie

Le Musée national des beaux-arts de Québec (MNBAQ) présente du 28 septembre au 10 octobre le documentaire Territoires des Amériques, réalisé par Patrick Bossé, qui raconte la vie de l’artiste René Derouin.

Par Mélissa Gaudreault

Le film, d’une durée de 40 minutes, relate plusieurs événements marquants de la vie et des 60 ans de carrière de l’artiste René Derouin de différentes manières.

Sur le plan personnel, on apprend que son père et son frère se sont noyés, ce qui les a poussé sa mère et lui à quitter le fleuve et à ne jamais y revenir, et qu’il a étudié au Mexique.

Toute sa vie, il a voyagé à divers endroits dans le monde afin d’élargir ses compétences artistiques, comme à Mexico et à Tokyo. On peut ainsi voir une inspiration mexicaine dans ses œuvres.

Les thèmes principaux que l’on retrouve dans le documentaire sont l’idée de continuité, la nature, le cheminement qu’il a fait tout au long de sa vie, les rencontres et les découvertes qu’il a fait lors de ses voyages, l’importance du respect de l’art et de la nature et sa quête identitaire.

Le côté artistique du concept du film tourne autour du noir et du blanc, de petits dessins qu’il a réalisés et d’une image construite dans le bois qui représente sa vision des Territoires des Amériques que l’on voit partiellement tout au long du court-métrage jusqu’à la toute fin lorsqu’il se forme complètement.

Le documentaire suscite plusieurs sens et émotions chez le spectateur, tantôt en entendant la voix de l’artiste, tantôt en admirant un paysage sur 360 degrés.

Le réalisateur, Patrick Bossé, a représenté différents moments de la vie de l’artiste avec des images de lieux et de moments significatifs et une narration dans laquelle il raconte son histoire, mais aussi des animations et des cartographies faites à l’ordinateur.

Entrevue avec l’artiste

C’est après avoir refusé plusieurs offres de film que l’artiste a finalement dit oui à Patrick Bossé. Ce dernier a fait beaucoup de recherches pour en arriver au résultat final ; René Derouin lui a fourni de la documentation et le réalisateur lui a posé 108 questions pour mieux apprendre à le connaitre.

L’artiste a donné sa totale confiance au réalisateur. Il n’a vu le résultat qu’au dévoilement, il n’a que très peu contribué à la réalisation de la vidéo. Il était très content du résultat final, qui selon lui représente bien sa vie et son œuvre et la respecte.

René Derouin explique qu’il fait de l’art pour raconter des histoires, pour aller à la rencontre du public et le faire réfléchir.

Il parle aux gens à travers ses œuvres narratives ; il ne fait pas de l’art abstrait parce que selon lui ce n’est pas un langage compréhensible pour les citoyens. L’art est éternel et doit être compris par les gens même après la mort de l’artiste, il doit parler de lui-même.

L’art est pour lui sa façon de vivre. À chaque fois qu’il termine une œuvre, il se départit d’une partie de lui-même et passe ensuite à une autre œuvre.