Les défis vécus au Centre Métrobus du RTC

Alain Mercier, directeur général du RTC, Maude Mercier Larouche, présidente du RTC et Yanick Gosselin, chef Métrobus.De gauche à droite : Alain Mercier, directeur général du RTC, Maude Mercier Larouche, présidente du RTC et Yanick Gosselin, chef Métrobus. Crédit photo : Sophie Williamson.

Ce jeudi matin, la présidente du RTC Maude Mercier Larouche et le directeur général Alain Mercier dressaient un état de la situation vécue au garage du Centre Métrobus du RTC depuis plusieurs semaines et qui explique les impacts sur la livraison du service.

Elle tient d’abord à rassurer les usagers que la situation « est stabilisée, quoiqu’elle demeure fragile en raison de divers enjeux ». Rappelons que Claude Villeneuve avait interpellé la semaine dernière l’administration sortante à propos des « ratées » de la rentrée au RTC.

« Même si on a réussi à livrer, dans le contexte, avec plus de 98,6 % du service, on est conscient qu’on fait face à certains défis, poursuit-elle. Chaque décision qui a été prise dans les dernières semaines ont été prises avec l’objectif de minimiser l’impact sur la clientèle et à les informer en temps réel des changements. »

Maude Mercier Larouche assure que toute l’énergie a été déployée pour offrir des services fiables et les plus efficaces possibles.

Pourquoi la rentrée a-t-elle été difficile ?

Le directeur général Alain Mercier affirme d’abord qu’en plus du retour de l’achalandage à 80% de celui avant la Covid, les travaux routiers ont aussi été en cause dans l’accumulation des retards.

Il explique que 86% des départs des autobus sont faits à l’heure, exactement au moment prévu, mais c’est 68% des autobus qui respectent leur horaire. Cela veut dire que environ le tiers des autobus passent en avance ou avec plus de deux minutes de retard. Selon le directeur, le retard accumulé est dû aux travaux routiers à travers la ville, malgré « la bonne organisation » du RTC.

« Tout ça c’est sur le fond d’une pénurie de main-d’œuvre », poursuit-il. Présentement, ce sont 57 postes qui sont vacants à l’entretien, ce qui représente environ 15% des postes. Le RTC manque notamment de mécaniciens, de carrossiers et de préposés à la maintenance.

« Dans ce contexte, vous comprenez que la rentrée s’annonçait déjà difficile avant même d’avoir détecté le problème des vérins qui est le sujet d’aujourd’hui », soutient Alain Mercier.

C’est 1% des départs d’autobus qui aurait été annulé durant le mois de septembre. Le directeur explique que ce 1% d’annulation a été concentré aux heures de pointe sur les parcours Métrobus. « Ces annulations ont eu comme principal effet de créer des surcharges, ce qui a affecté de nombreux clients et leur confort », continue-t-il.  

La surcharge est due notamment à l’utilisation d’autobus de 40 pieds au lieu de 60 pieds sur des parcours Métrobus. Ce sont 127 véhicules articulés qui se trouvent en ce moment au garage du Centre Métrobus. À tous les jours, environ 80-90 véhicules circulent sur la route en tout temps.

Pourquoi les autobus articulés se font plus rares sur les routes ?

Les vérins sont les appareils qui permettent d’entretenir les véhicules. Cet équipement de levage est encastré en dessous du plancher et permet de soulever les autobus articulés. Ce sont neuf vérins qui se trouvent au centre Métrobus et qui sont désormais hors service.

« C’est l’élément déclencheur de la situation critique que nous avons vécue dans les dernières semaines », soutient Alain Mercier.

Le problème remonte au 2 septembre dernier lorsque l’équipe a remarqué de la corrosion. « On ne voulait pas prendre aucun risque pour la sécurité de nos employés », explique le directeur général, ce pourquoi les vérins ont été automatiquement verrouillés. Il faut savoir que les autobus articulés pèsent au dessus de 20 tonnes.

Mais l’enjeu a débuté il y a plusieurs années déjà. « Quelques années après l’ouverture du centre en 2009, on a constaté qu’il y avait une dégradation accélérée des conditions des vérins, raconte Alain Mercier. Cette dégradation s’explique par le type d’installation qui n’était pas approprié pour un garage qui entretient des autobus dans un milieu hivernal (glace, eau, sel). »

Il assure que cette information n’était pas connue lors de la construction du garage. Un programme d’entretien préventif a donc été mis en place lors de la découverte du problème.

« On a dû trouver des solutions pour être capable de lever nos véhicules pour continuer nos inspections et nos réparations », précise Yanick Gosselin, chef Métrobus.

D’ailleurs, de l’équipement de remplacement temporaire avait déjà été mis en place puisque le plan de réfection des vérins avait débuté. Le chef Métrobus explique que des véhicules ont été transféré au Centre Lebourgneuf puisque certaines stations sont capables d’accepter les véhicules de 60 pieds.

De plus, la Société de transport de Longueuil a prêté des équipements de levage pour permettre d’avoir une station de plus et des équipements ont aussi été loué.

« On doit former nos gens jours, soirs et nuits pour être capable d’utiliser ces équipements-là parce qu’on a différents modèles », poursuit Yanick Gosselin.

Actuellement, quatre centres de travail sont en fonction, dont un à Lebourgneuf. « Ça nous amène à avoir une capacité pas mal convenable pour reprendre le retard que ça a créé », note à ce sujet le chef Métrobus.

Le but selon Alain Mercier est de retrouver les neuf postes de travail initial « pour rééquilibrer la routine d’entretien ».

Un poste temporaire pour effectuer les inspections et réparations sur les autobus articulés.
Un poste temporaire pour effectuer les inspections et réparations sur les autobus articulés. Crédit photo : Sophie Williamson.
Autobus du RTC au garage

Une autre année compliquée ?

Le remplacement complet des équipements se fera en même temps que le programme d’électrification du garage. Il débutera le 31 octobre et se terminera en décembre 2023, une période de plus d’un an où le RTC « perdra une partie de sa capacité ».

À savoir si les usagers doivent s’attendre à vivre la même situation que celle de la rentrée pour au moins la prochaine année, la présidente se veut rassurante.

« Avec le plan de contingence qu’on a mis en place, notamment la location d’équipement et le prêt d’équipement, c’est ici au garage que les changements sont orchestrés, débute Maude Mercier Larouche. L’impact sur la clientèle ne sera pas sur 14 mois. L’offre, elle est stabilisée présentement. Le taux de livraison de service à 98,6%, je trouve cela quand même acceptable. »

La directeur général assure que le plan du RTC « est sain », mais qu’il s’agit tout de même d’une période de vigilance.

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