Le Diamant révèle sa programmation

Artistes de la programmation automne 2022 du DiamantLancement de la programmation de l'automne 2022 au Diamant, avec les artistes, les créateurs et Robert Lepage. Photo : Marie-Ève Groleau

La programmation du Diamant a été dévoilée ce matin. Plusieurs spectacles offrant un éventail artistique interdisciplinaire seront présentés au courant de l’automne. Nous avons eu la chance de rencontrer Robert Lepage pour discuter de ce qui s’en vient.

Par Marie-Ève Groleau

Les spectacles offerts pour la prochaine saison automnale se déploient à travers le théâtre, le cirque, la danse contemporaine, l’opéra et la lutte. Présentées par des artistes et des compagnies du Québec, du Canada et d’Europe, les créations explorent l’interdisciplinarité en abordant plusieurs formes d’art. Nous vous présentons quelques-uns de ces événements.

Cirque et théâtre

De Québec, Flip Fabrique présente Muse, un spectacle engagé de cirque contemporain. Le féminisme, les questions de genres et le rapport au corps seront au cœur du spectacle.

Le metteur en scène Maxime Robin expose l’apport de la parole ; « les mots prononcés qui ont été inspirés par le vécu des comédiens ». Même s’il s’agit d’un spectacle de cirque « des citations sont intégrées au travail visuel et scénique », ajoute le directeur artistique de Flip Fabrique, Bruno Gagnon.

Des actrices en demande

La fureur de ce que je pense, une pièce de théâtre d’un texte de Nelly Arcaud expose les tourments intérieurs de l’autrice. Différents espaces de jeu seront habités par des comédiennes de renom. Julie Le Breton, Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Evelyne de la Chenelière, Larissa Corriveau, Johanne Haberlin et une danseuse, Anne Thériault se partageront la scène dans neuf pièces dédiées à différentes caractéristiques de la personnalité de l’autrice. Jouée au Japon et au Québec, Marie Brassard assure la mise en scène de cette œuvre puissante.  Un travail de profondeur dans la création autant littéraire que théâtral, témoigne à la fois d’une violence et d’un aspect lumineux.

Danse contemporaine

Dans l’œuvre NYX, la chorégraphe Johanne Madore intègre l’art du cirque dans un univers sculptural et empli de gestes acrobatiques. Il est question d’archétypes féminins et de la période de l’adolescence, dans cette présentation du Collectif Chimère de Montréal.

Entrevue avec Robert Lepage

Robert Lepage (Photo: Francois Nascimbeni, Getty Images)

L’une des premières pièces présentées de la saison est Les sept branches de la rivière Ota, de la compagnie EX MACHINA.

Qu’est-ce qui permet d’apprécier de nouveau la pièce Les sept branches de la rivière Ota, dans le contexte actuel?

« D’abord, beaucoup d’éléments dans cette pièce-fleuve ont une résonnance plus grande que jamais et sont en phase avec notre époque. On peut penser à la guerre Ukraine au moment où le président Russe a parlé d’armes nucléaires. Les gens ont aussi une conscience différente de ce qu’est une épidémie; on aborde également la question du Sida. Ce n’est pas tous les spectacles qui sont comme ça, intemporel et universel. Parfois, on fait des spectacles qui sont pertinents à certaine époque et puis on passe à autre chose. »

Le collectif de musiciens multi-instrumentistes l’Orchestre d’hommes-orchestres présente des tableaux vivant avec des objets inusités et des instruments inventés.

Comment est née la collaboration avec l’Orchestre d’hommes-orchestres?

« Dans ce spectacle, chaque artiste sur scène pourrait faire un spectacle lui-même. Ce sont des penseurs, des raconteurs, des metteurs en scène, ce qu’ils font c’est extrêmement théâtral. Ils offrent un retour à ce que devrait être le théâtre! Ils ont participé, il y a quelques années, au Carrefour international de théâtre par un grand parcours musical; les musiciens chacun dans leur espace se répondaient et créait une œuvre finale. Leur spectacle Joue à Tom Waits, dans le cadre de la programmation du Diamant, est très près de la musique, c’est très précis et ils vont à l’extérieur du cadre et de la boite théâtrale. Je suis un grand admirateur de l’Orchestre d’hommes-orchestres, ce sont des artistes de Québec qui sont restés à Québec. Québec c’est un lieu d’expression, un incubateur de créateurs, en tant qu’artiste, il faut essayer, de pas avoir peur de sortir de sentiers battus. »

Parlez-nous des spectacles de luttes qui ont lieu depuis que le Diamant est ouvert ?

« La lutte est un art théâtral, c’est une grande catharsis, c’est toujours très festif. C’est une grande leçon de théâtre! Les gens s’identifient, ils aiment croire à l’histoire, même s’ils savent tous que ce n’est pas vrai! Ils adulent, ils sifflent et ils rient, c’est tout ce que le théâtre devrait être! Il y a des personnages. Des gens de partout à Québec et au Québec assistent à ces spectacles, c’est une forme d’art qui rallient les classes sociales. Le prix est accessible, c’est une belle initiation au théâtre, pour les plus jeunes, de comprendre c’est quoi le théâtre. »

Collaborations internationales

Une production de la France en collaboration avec la Norvège sera présentée. Moby Dick explore le jeu de l’acteur par l’intervention d’une cinquantaine de marionnettes sous des projections vidéo.

De Toronto, Côté Danse présente Crypto, une histoire d’amour difficile, « un conte de fée exagéré », alliant la danse, le théâtre, la musique et les arts numériques. Permettant de sortir des sentiers battus, la création touche « au thème de la nature et du fait de dénaturer la nature », présente le danseur et chorégraphe de Crypto, Guillaume Côté.

Prince Hamlet, une pièce exclusive au Québec, est présentée en anglais et en langage des signes américain. L’œuvre témoigne d’un jeu avec le genre, comme le spectacle de cirque Muse de Flip Fabrique.

D’autres spectacles d’envergure seront présentés cet automne, dans le cadre de cette programmation qui foisonne de création originale.

Commentez sur "Le Diamant révèle sa programmation"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.