Le conseil municipal se désole de l’abandon de la phase IV de la promenade Samuel-de-Champlain

De temps à autre, ça arrive, le conseil municipal parle d’une seule voix. Les élus de tous les partis ont pris la parole lundi soir pour condamner l’abandon de la phase IV de la promenade Samuel-de-Champlain.

Par Gabriel Côté

C’est le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, qui a lancé le bal. Dès sa première intervention, il est monté aux barricades, et a déploré des inégalités entre les citoyens des différents secteurs de la ville.

 « Le projet de zone d’innovation qui est anticipé dans ce coin-là, les gens nous disent : est-ce qu’on peut avoir au moins un accès au fleuve (…). Nous dans l’est de la ville, à Limoilou, à Beauport, est-ce que tout ce à quoi on a droit à des paysages industriels et une autoroute », a déclaré le chef de l’opposition officielle.

« Les citoyens de Sainte-Foy, Sillery, Cap-Rouge, peuvent avoir accès au fleuve et à des beaux sites comme ça. Nous, il parait qu’on n’a pas le droit à ça », a-t-il ajouté.

L’argument évoqué par la ministre Geneviève Guilbault, selon lequel le gouvernement préférerait favoriser les autres projets, comme la zone d’innovation InnoVitam et le tramway, ne convainc pas non plus M. Villeneuve. Selon lui, la CAQ semble plutôt vouloir « faire de la place pour son troisième lien ».

Sensibiliser  

De son côté, Bruno Marchand a aussi déploré l’abandon par le gouvernement de la phase IV de la promenade Samuel-de-Champlain. « Je partage la vision à l’effet qu’il y a à l’est de la ville un territoire à développer. Je ne pense pas qu’un et l’autre se font concurrence », a-t-il dit.

« Je pense que la promenade Samuel-de-Champlain, adossée avec la transformation de l’autoroute en boulevard urbain (…) qui je pense permettrait cet accès au fleuve, de rendre ce quartier intéressant, avec un projet InnoVitam qui sera bâti avec les citoyens, avec l’arrivée du tramway dans le secteur d’Estimauville, il y a une occasion unique de transformer ce secteur-là et de lui donner des lettres de noblesses », a ajouté le maire.

M. Marchand assure que son administration s’efforce de « sensibiliser », d’« informer » et de « mobiliser » le gouvernement afin qu’il adopte une vision plus globale du développement du secteur est de la ville de Québec.

Et les autres

Les conseillers des autres formations politiques au conseil municipal ont emboité le pas. La conseillère de Limoilou et cheffe de Transition Québec s’est dite « vraiment déçue » de l’annulation de la phase IV de la promenade Samuel de Champlain.

L’indépendant Stevens Melançons s’est pour sa part réjoui de l’harmonie qui règne au conseil de ville sur cet enjeu. « Cette nouvelle nous a abasourdi. Ce qui me réjouit, c’est qu’on est en synergie, et ça c’est fantastique », a-t-il dit.

Enfin, l’ancien chef de Québec 21, Jean-François Gosselin, a expliqué qu’il a été surpris d’apprendre la nouvelle « dans le journal » en fin de semaine dernière. « Je vous dirais que ma réaction dimanche quand j’ai lu l’article, j’ai été surpris, car chaque fois que j’ai des discussions avec des élus du provincial, ce que j’entends, c’est que ça va de l’avant (…). En année électorale, je m’attendais même à voir des annonces », a-t-il déclaré.

InnoVitam

Alors que le le gouvernement provincial prétexte que la phase IV de la promenade Samuel-de-Champlain est laissée de côté pour prioriser d’autres projets comme la zone d’innovation InnoVitam, la conseillère de Limoilou a manifesté de l’inquiétude.

« Maintenant, est-ce que le projet innoVitam prendra plus de place ? Le conseil de quartier et la table citoyenne n’ont pas encore été consulté », s’est-elle interrogée.

La population sera consultée, a assuré le maire, qui a tenu à corriger du même souffle certaines idées qui circulent à propos du projet InnoVitam.

« Des fois c’est présenté comme si on allait construire un immense parc industriel et que ça allait être juste ça, mais ce n’est pas ça du tout. Il y a l’idée entre autres de verdure, il y a l’idée de parc, il y a des besoins dans ce secteur-là, donc c’est des choses qui vont être travaillées avec les citoyens », a-t-il conclu.