Un appui à 70% pour la voie partagée sur René-Lévesque

Maude Mercier Larouche, Bruno Marchand et Martin LefebvreDe gauche à droite : Maude Mercier Larouche, membre du comité exécutif responsable des relations avec les citoyens dans le dossier du tramway, le maire Bruno Marchand et Martin Lefebvre, directeur du Service de l'interaction citoyenne. Crédit photo : Sophie Williamson.

Le maire de Québec Bruno Marchand présentait ce mercredi les résultats préliminaires de la consultation en ligne concernant la rue partagée pour le secteur du boul. René-Lévesque. 

« Devant l’immense demande des citoyens et des journalistes, on a décidé de présenter les données préliminaires, affirme le maire de Québec. Les chiffres finaux n’en seront pas bien éloignés, mais c’est possible que ça bouge légèrement. » 

2099 répondants ont participé au questionnaire en ligne disponible du 4 au 25 mars. Parmi ces répondants, 67% demeurent dans les quartiers à proximité du secteur Cartier et 33% ailleurs à Québec.

Ce sont 69% des répondants qui sont en accord avec la rue partagée ; plus précisément 70% pour les citoyens des quartiers à proximité et 64% ailleurs dans la ville. À l’extérieur de la ville, le taux d’appui est de 75%.

Les jeunes veulent une rue partagée

« Peu importe d’où on vient dans la ville, il y a un appui à la question de la voie partagée qui est significatif, souligne Bruno Marchand. On constate que la tendance en faveur est encore plus marquée chez lui jeunes, soit 82% les 18 à 24 ans. Pour les 25 à 34 ans, l’appui est de 86%. »

Selon le maire de Québec, ses résultats permettront à l’administration de s’orienter pour la suite. L’option de la rue partagée est donc le scénario définitif adopté par la Ville, confirme-t-il.

Les priorités : les piétons, les cyclistes et les arbres

Parmi les neuf critères prédominants qui préoccupent les répondants, les deux principaux sont la bonification de l’espace pour les piétons et les cyclistes ainsi que la préservation des arbres existants.

Au nombre des préoccupations moins importantes se retrouvent au-dessus de la liste le maintien de la capacité routière actuelle.

« Nécessairement, ça va dans le sens de ce qu’on pensait, affirme Bruno Marchand. On est heureux de ça et on est content d’avoir l’avis des citoyens qui ont osé répondre au questionnaire. » 

Par ailleurs, ce sont 74% des répondants qui se disent favorables à la fois pour la réduction de la vitesse et pour la réduction du nombre de voitures.

« C’est un départ intéressant », note le maire de Québec.

La validité du sondage questionnée

Certains se demandent légitimement ce que vaut le questionnaire en terme de crédibilité scientifique ou d’acceptabilité sociale. Martin Lefebvre, directeur du Service de l’interaction citoyenne, explique que le procédé est le même pour toute consultation publique.

« Les citoyens sont invités à venir participer à nos activités, poursuit-il. Mais c’est clair que ce n’est pas un sondage objectif avec un échantillonnage aléatoire auprès de la population. Ce sont des gens qui sont plus motivés à discuter avec nous. »

« Ça parle de ce que les gens veulent, réagit Bruno Marchand. Après ça, les gens ne peuvent pas dire qu’ils n’ont pas les moyens pour se faire entendre. Est-ce que ce moyen est parfait ? Non, mais il n’est pas le seul. » 

Malgré l’imperfection du sondage, il permet tout de même d’après le maire de « donner le pouls de la population » et possède une valeur certaine.

Ce sont les enjeux de circulation, de coupes d’arbres et d’aménagement qui inquiètent principalement les citoyens par rapport à la rue partagée, explique Martin Lefebvre. Le maire ne cherche d’ailleurs pas à nier certains effets négatifs potentiels.

« Choisir c’est renoncer, lance-t-il. Si on veut le statu quo, on ne fait rien […] On essaie de trouver le compromis où on bâtit une ville pour tout le monde.  »

L’implication d’un groupe pro-tramway biaise-t-elle les résultats ?

À savoir si le fait que des groupes d’oppression aient mobilisés leur réseau fausse les données du questionnaire, Bruno Marchand reconnait d’abord que la question est légitime. Toutefois, selon lui, la remise en question du processus et de sa validité provient fondamentalement d’un désaccord avec les résultats.

« Cet exercice est valide et intéressant, répète le maire de Québec. Il donne un son de cloche. Forcé d’admettre que tout le monde a pu mobiliser leur réseau, que ce soit dans le pour comme dans le contre. C’était tout à fait permis et accepté. »

D’après lui, ce sont en général surtout les citoyens qui sont contre un projet qui sont les plus vocaux ou qui se mobilisent le plus ; une hypothèse confirmée par Martin Lefebvre.

Par ailleurs, l’étude révélée le 17 mars par le Journal de Québec sur les impacts de la circulation sur Grande-Allée implique que des répondants, pendant presque deux semaines, n’avaient pas accès à ces données.

« Il y a eu un changement important à partir du 17, mais clairement en faveur de la proposition de la Ville (de 45-53% à 69%) », précise à cet égard Martin Lefebvre.

Une première consultation dite concluante

Un sondage de satisfaction a aussi été envoyé aux 600 participants des séances d’information et d’échange du 2-3-4 mars. Ce sont 142 répondants qui ont retourné le sondage, soit un taux de 24%.

Selon Maude Mercier Larouche, membre du comité exécutif responsable des relations avec les citoyens dans le dossier du tramway, la démarche des consultations publiques est un « incontournable » pour « ouvrir le dialogue, entendre les préoccupations et y répondre ».

« Tout semble indiquer que nous allons dans la bonne direction, mais c’est un départ, ce n’est pas une arrivée, précise-t-elle. Nous avons des bonifications à faire, mais vous allez voir que les résultats sont concluants. » 

85% des participants sont satisfaits de la qualité de la présentation, 84% du niveau de pertinence des intervenants et 81% de la durée de la rencontre.

77% estiment avoir reçu des réponses partielles ou complètes à leurs questions et 61% se disent satisfaits du déroulement de la période de questions.

Les défis de la participation publique

« On voulait répondre à un maximum de gens et traiter une quantité acceptable de questions, alors on essayait de rester dans la concision, soutient Maude Mercier Larouche. Il y a là un défi malgré les excellents résultats qu’on vient de vous présenter. »

Une séance d’information est d’ailleurs prévue le 6 avril prochain en virtuel.

« C’est l’occasion pour nous de faire une présentation globale de tout le projet du tramway, explique Maude Mercier Larouche. Il y a des gens qui se présentent et qui ne sont pas au courant du projet. Il ne faut pas oublier que 43% des gens se disaient peu ou pas informés. » 

L’objectif de l’administration est d’éliminer « toutes les zones grises » en répondant à tous les enjeux précis, que ce soit la circulation, la foresterie urbaine ou les aspects techniques du projet du tramway.

Martin Lefebvre explique que les citoyens ont aussi déposé près de 4000 commentaires qui sont présentement en analyse et seront rendus publics la semaine prochaine.

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