Courrier des lecteurs : Inquiétudes citadines

Visuel du tramwayPhoto : Ville de Québec

Ah! ce projet qui nous fait rentrer dans la modernité. Moi qui croyais que l’ère moderne était précédente à celle de notre époque contemporaine actuelle… J’avoue qu’en matière le projet du tramway de Québec me fait  douter de l’époque historique, mais également de sa validité.

Benoit Carrier nous vantait un 26 km/h au début du projet en 2017-18, même Maude Mercier Larouche au conseil municipal du 7 mars dernier croyait à 25 km/h, alors que depuis le plénier, on sait via messieurs Le Hir  de Systra ou Genest du bureau de projet que la vitesse serait de 21 km/h ou de 19 à 21km/h si on se fie au conseil municipal du 22 mars et de monsieur Pierre-Luc Lachance. Guère plus qu’un métrobus. Donc la vitesse de la merveille sur rail vient de fondre comme neige au soleil en ce début de printemps.

La conséquence des travaux sera majeure, on en connaît le tout depuis le BAPE et les gens de Saint-Roch en ont vécu les frais avec les travaux préparatoires, parfois même de nuit semaine durant! Maintenant, l’impact permanent nous indique que même la circulation en vivra un effet durable sur la fluidité et un impact de transit difficile à calculer encore. Des goulots d’étranglements plus forts, des rues saturées plus facilement et des quartiers à terme où on déplacera la pollution en GES vers eux plutôt que le tracé miracle.

Est-ce que toute la notoriété du projet aurait fait tourner des têtes au point d’en oublier qu’à la base on ne veut que se déplacer en ville? Est-ce que les groupes politiques et les groupes d’urbanistes ont oublié que consulter, c’est demander l’avis des gens et donc leur consentement? C’est assez difficile de se faire dire qu’on avance quand la dernière élection aura eue droit à 54.80% d’abstention alors qu’en 2017 le même segment en était à 49.14%. On peut bien rire d’un sondage à 41% de 500 personnes, mais de faire une élection un référendum sur la question sans l’avis réel de plus de la moitié de la populace, c’est charrié, ou à tout du moins populiste.

On doit donc se regarder en face et se le dire: il ne faut pas faire dans le cliché: «nous allons changer le monde» ou pire «le sauver» et comme le dit le chef de l’opposition «la Terre va nous survivre». Donc il faut comprendre que l’enjeu global du changement climatique, c’est la biosphère et ses écosystèmes. Parlant de ceux-ci (les écosystèmes) nos arbres et nos quartiers en sont une part prenante de nos existences (on ne parlera donc peu ou pas des boisés dont le Boisé Neilson et ses salamandres à 4 orteils). Dénaturer donc une part de ville pour un projet bourgeois, polarisé et mettant en opposition une population entière pour des raisons qu’on dit tantôt vertes, tantôt de transport collectif, alors qu’on est en plein milieu d’une approche opportuniste et surtout urbanistique c’est gros. Mais en plus quand on ne sait pas si le monde de demain sera dans un cadre centralisé et surdensifié ou un monde de proximité et de densification dans la mixité, comment se vouloir écoresponsable quand la subsistance et la qualité de sol doivent encore faire partie d’études à venir, que le BAPE initial fut renié ou même encore que la plantation ne sera jamais à 100% garantie? On avance dit-on!

Dire qu’on attend encore des efforts probants pour les moins nantis, en tarification sociale ou en logements sociaux avec ce projet, mais comment sortir du cercle vicieux de la gentrification, si depuis les premiers projets de transports collectifs y’a quelques années, on a pas su faire un travail progressif en amont pour éviter que les gens vivent une forme d’exode des quartiers avec la bonification foncière que donnera lieu un tel projet? Pire en ces temps de post-pandémie, d’inflation et leurs incertitudes, est-ce que les travaux et leurs impacts, les stress reliés au trafic ou encore l’empressement constant du rythme de la société ne pousseront pas de nouveaux gens dans la paupérisation active? Oui, il y a encore trop d’inquiétudes citadines avant de prétendre que cet ébauche de déplacement urbain puisse nous convaincre de sa raison d’être.

Martin Saint-Louis

  1. Le maire Marchand et tous les élus de la CAQ devraient en avoir une copie car ces faits sont véridiques et trop souvent ignorés… volontairement de la part de la ville. Allez, faites en parvenir une copie à toutes ces belles personnes qui ne croient pas en la démocratie !!!

  2. Pourquoi ? Parce que je ne partage pas la vue du maire ?

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.