Mont-Sainte-Anne : Resort of the Canadian rejects (RCR)

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Aujourd’hui, je vais parler de ski. Ce n’est pas très urbain comme sujet et d’ordinaire, je me limite à ce qui se passe en ville, mais pour une fois je ferai changement.

Par Martin Claveau

Ça fait longtemps que je skie et depuis, selon mes moyens et les aléas des saisons, j’ai fréquenté toutes les montagnes de la région. Moi qui vis en ville et prétend marcher toujours, j’avoue tout. Je prends mon char assez souvent pour aller skier et j’adore ça! Au fil des hivers, j’ai vu toutes les stations de la région offrir des améliorations à leur clientèle.  

Bon ok, j’avoue ça aussi, toutes les stations sauf une. 

Je parles ici du Mont-Sainte-Anne. Comme plusieurs, je déplore qu’une si belle montagne, qui faisait jadis l’orgueil du Québec skiable, ne soit plus que l’ombre d’elle-même. En fait, quand je me rends au Mont-Sainte-Anne, je remonte à une époque antérieure à ma naissance, au moment où les Beatles enregistraient le disque Sergent Pepper’s…  Les chalets, les remonte-pentes, les pancartes, tout est pratiquement passé date.

Bien sûr, en des temps tourmentés, comme les nôtres, ça pourrait être intentionnel de se donner un look vintage. Qu’on ne s’y méprenne pas toutefois, au Mont-Sainte-Anne on serait plutôt devant un cas où l’on conserve notre look ringard des années soixante-dix, dans l’espoir qu’il finisse par revenir à la mode. Personne ne se laisse prendre par les jeans troués à pattes d’éléphant d’origine du Mont Sainte-Anne et ils n’auront jamais le look de ceux conçus par un designer actuel. Les bris de remontées mécaniques se multiplient, font les manchettes et pourraient éventuellement avoir des conséquences graves.

Récemment, j’ai discuté avec le président de l’organisation des amis du Mont Sainte-Anne, M. Yvon Charest. Durant la conversation, cet ancien dirigeant de l’Industrielle Alliance, qui est d’un naturel calme et posé, s’est littéralement emporté contre l’organisation RCR (Resort of the Canadian Rockies), qui gère le Mont Sainte-Anne. 

RCR, c’est cette compagnie de l’ouest canadien qui a ramassé, pour une bouchée de pain, la station du Mont-Sainte-Anne, quand elle a éprouvé des difficultés, il y a quelques années. Le problème, si je simplifie, c’est que RCR n’est pas propriétaire de la montagne.  Elle serait plutôt un genre de locataire de luxe, avec un long bail, d’un terrain qui appartient au Gouvernement du Québec.

Malheureusement, comme c’est parfois le cas de certains locataires, elle se sacre pas mal de la détérioration du loyer qu’elle occupe.  « RCR tente de tirer le plus de profit possible et n’investit rien dans la station, car elle ne lui appartient pas.  Les installations sont arrivées au terme de leur existence et ça devient ridicule », rageait M. Charest, qui déclarait qu’il en a soupé de RCR et de sa gestion à la petite semaine.

« Notre groupe a proposé un plan de développement l’an passé. Nous avons rédigé une liste raisonnable de choses à faire. Nous étions prêts à collaborer financièrement avec eux. Nous n’avons obtenu aucune réponse de leur part. Ils n’ont pas de plan et n’ont rien fait depuis des années.  Ça suffit, il faut que le gouvernement reprenne la montagne », martelait cet homme qui représente éloquemment la grogne qui grossit dans la région contre RCR et ses pratiques dignes de la révolution industrielle. 

Je ne suis pas le plus grand chantre du nationalisme, mais je crois qu’il serait temps que le Mont Sainte-Anne soit géré par des gens d’ici, ce serait mieux pour tout le monde.  

Le Mont-Sainte-Anne est important pour la région.  Il ne s’agit pas que d’une station de ski alpin, mais aussi d’un centre de ski de fond, d’une destination de vélo de montagne et de plein air exceptionnelle, qui se trouve à 30 minutes du centre-ville. J’unis donc ma voix à celles de ceux qui aimeraient que les choses changent au Mont-Sainte-Anne. Les rejets des rocheuses canadiennes que nous sommes en ont assez de faire rire d’eux par une compagnie qui n’en a rien à foutre. 

1 commentaire sur "Mont-Sainte-Anne : Resort of the Canadian rejects (RCR)"

  1. S’il y avait une possibilité de racheter le bail (encore plus de 75 ans à subir) Une coopérative pourrait offrir une part à 1000 ou 2000$ à chaque participant et les skieurs pourraient avoir une ristourne sur leur billet de saison. Part non revendable avant 5 ou 10 ans. Donc ils ont approximativement des revenus de 21 millions avec les passes de toutes sortes ça fait beaucoup d’actionnaires intéressés à acheter une par ou plus, ainsi on serait maître chez nous. Il est difficile de croire que leur contrat ne laisse aucune place à annulation ou pénalités pour laisser aller ou non développement des infrastructures. Merci

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